La coopération entre les pays de la région, dans la lutte contre l'extension des maladies animales s'avère désormais ‘'importante'' selon le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural, M. Rachid Benaïssa, qui intervenait mardi à Alger lors d'une rencontre des responsables de la santé animale du réseau méditerranéen Remesa. «Les directeurs des services vétérinaires doivent mettre en synergie l'ensemble de leurs connaissances pour lutter contre les maladies émergentes, qui apparaissent au nord et au sud de la Méditerranée », a insisté le ministre, dans un contexte alarmant de progression de certaines maladies, telle que celle de la ‘'langue bleue'' dans tout le bassin méditerranéen, l'apparition récente de la fièvre de la vallée du Rift, de la peste des petits ruminants ainsi que la fièvre du Nil dans la région. «Dans un contexte d'émergence de nouvelles maladies, ce réseau s'impose comme (…) un outil de bonne gouvernance vétérinaire et de renforcement de nos programmes respectifs en matière de sécurité alimentaire, mais aussi un moyen important de rapprochement et de coopération entre les deux rives de la méditerranée» a déclaré M. Benaïssa à l'ouverture de la réunion. Les échanges commerciaux et les changements climatiques en cause. Concernant les causes ayant amené à cette situation dramatique et alarmante, le ministre fait remarquer que «l'intensification des échanges commerciaux et les changements climatiques » dans la région et leur conséquences sur la santé animale. Selon lui « ce sont des éléments favorables à l'apparition de maladies méconnues auparavant comme la maladie de la Dengue dans le sud de l'Europe et la généralisation de la ‘'langue bleue'', qui risquent de menacer la santé animale et, par ricochet, la santé humaine, d'où la nécessité d'une action préventive et l'importance d'une circulation rapide de l'information ». Le premier responsable du secteur a également insisté sur les effets des changements climatiques et leurs conséquences sur « l'apparition de nouvelles maladies vectorielles jusque-là inconnues». Pire, les conséquences de ces maladies dépassent largement l'espèce animale. En effet, selon les experts présents à la rencontre, 75% des maladies qui affectent directement la santé humaine proviennent des animaux. Alger, une étape décisive Alors que la région connaît beaucoup d'évènements sanitaires, en proie à l'apparition et au développement de plusieurs maladies comme celle des petits ruminants au Maroc, de la fièvre de la vallée de Rift en Mauritanie en plus des activités vectorielles en France et au sud de l'Espagne, la manifestation d'Alger devrait aboutir à un plan d'action ‘'efficace et concerté'' pour lutter contre les maladies qui menacent la santé animale et humaine en Méditerranée. Selon M. Mamadou Mbaye, représentant de la FAO chargé de la santé animale, la réunion d'Alger permettra aux directeurs des services vétérinaires de «débattre et de se concerter sur les moyens à mettre en œuvre en vue de renforcer le cadre de coordination et d'harmonisation des stratégies de contrôle des maladies animales ». Les directeurs des services vétérinaires du Réseau méditerranéen de la santé animale (Remesa), présent à Alger, ont pour leur part appelé à l'élaboration d'un plan d'action ‘'concret et réalisable'' pour faire face aux maladies prés citées. A noter que tous les pays membres du réseau Remesa, ont participé à la rencontre, sauf la Tunisie et l'Egypte. Des délégués de l'UE et de la FAO ont également fait le déplacement pour l'occasion.