Un récent rapport du forum euro-méditerranéen des instituts des sciences économiques s'est penché sur le plan des 15 ans du partenariat euro-méditerranéen dans le cadre du processus de Barcelone. Il est consacré à la circulation des facteurs et la mobilité des personnes. Il en ressort ainsi, que les flux de transferts financiers sont considérés comme un aspect essentiel de la migration. Pour de nombreux pays méditerranéens, ces flux sont la principale source de revenus en devises étrangères qui finance les déficits de la balance des paiements : entre 2006 et 2009 les transferts vers la région méditerranéens se situaient. Entre 30 et 35 millions US$, soit assez pour couvrir plus de la moitié du déficit commercial et représentait pratiquement l'équivalent des IDE et des Aides. Les transferts se montent à 15% des revenus de l'exportation des pays méditerranéenne et représentent plus que les investissements privés dans certains pays tels que la Jordanie, l'Egypte et le Liban. Les transferts peuvent avoir un impact à long terme sur le développement s'ils sont utilisés pour les investissements dans l'agriculture, où ils contribuent à l'éducation d'autres membres des familles et ne sont pas seulement dépensés dans la consommation ou pour des investissements immobiliers. L'Egypte est le premier bénéficiaire des transferts, ce qui reflète la forte concentration de ses émigrés dans les pays du Golf. Le Liban vient en deuxième position mais ces transferts proviennent de différentes sources : USA, le Golf et l'Amérique latine. Le Maroc vient en troisième position en termes de flux de transferts, mais dépasse de loin ses voisins dans le Maghreb. La crise financière de 2008-2009 a eu un impact négatif sur les flux de transferts vers les pays méditerranéens, ce qui constitue l'un des effets indirects graves de la crise dans la région. La distribution de ces transferts dans la région méditerranéenne est très différente. Les pays du Maghreb reçoivent la majorité des transferts provenant d'Europe. Concernant le total des transferts provenant de France, 84% vont vers l'Algérie et 68% vers la Tunisie. Les transferts vers le Maroc proviennent à part presque égale de France (31%) et d'Espagne (29%). 64% des transferts totaux vers la Turquie proviennent d'Allemagne. Les pays du Mashrek reçoivent une part réduite des transferts provenant d'Europe (environ 5%). La masse des transferts vient des pays du Golf. L'Arabie Saoudite est à l'origine de 50% des transferts vers l'Egypte et 28% des transferts vers la Jordanie. Aussi, les transferts ont un impact financier direct sur la balance des paiements et sur les revenus en devises des pays receveurs. Ils ont également un impact direct sur les populations, sous la forme d'une source supplémentaire de financement de la lutte contre la pauvreté. Toutefois, cela crée une certaine dépendance de la source de financement, et lorsque ces flux sont excessifs ils peuvent générer des sources de pression sur le taux de change des devises et affecter les politiques intérieures par le biais de l'inflation. I. B.