Comment encadrer les commerces informels et les intégrer dans les circuits officiels ? Cette problématique épineuse semble poser bien des difficultés aux pouvoirs publics lesquels ont choisi de prendre en charge le phénomène de l'informel de manière progressive, d'autant plus qu'il participe à absorber le chômage et à générer de l'emploi. Néanmoins, il est nécessaire de l'intégrer dans les circuits officiels pour qu'il contribue à la croissance économique et protège le marché national qui s'apparente à une poubelle. Dans ce contexte, les représentants de l'Union générale des commerçants algériens (UGCAA) préconisent la récupération des anciennes galeries algériennes pour encadrer les petits commerçants activant jusque-là dans l'informel. En effet, Salah Souilah, secrétaire général de l'Union a déclaré, hier, à l'Agence Algérie Presse Services que "l'Etat doit impérativement reprendre les anciennes Galeries algériennes, qui existaient quasiment dans toutes les wilayas et daïras du pays, et les distribuer aux commerçants ambulants et ceux activant dans l'informel". Pour lui, plusieurs espaces commerciaux, qui appartenaient aux entreprises de distribution des Galeries algériennes (ex-EDGA) et cédés par la suite aux travailleurs de ces unités, ont été transformés en salles de fêtes. Il a souligné, à cet égard, que les anciennes grandes surfaces des EDGA et les Souks El-fellah ont la capacité d'absorber un grand nombre de jeunes activant au niveau des espaces informels. Plusieurs ''grandes surfaces'' des ''Ex:Souks-El-fellah'' et EDGA dans certaines régions du pays ont été transformées en espaces commerciaux privés gérés par d'anciens employés, alors que dans d'autres wilayas elles ont été aménagées en marchés de proximité, notamment à Bouira ou à Chlef. Selon le ministère du Commerce, il existe 765 sites commerciaux informels en Algérie, où plus de 70 000 commerçants sont recensés dans ces espaces implantés notamment sur les places publiques, les trottoirs et dans les rues. L'attribution de certaines unités de Galeries algériennes aux anciens employés de ces établissements n'a pas donné de résultats, d'où la nécessité "pour l'Etat de récupérer ces espaces avant de les distribuer aux petits commerçants de l'informel, qui occupent les trottoirs et les voies publiques", a encore suggéré M. Souilah. Lors du Conseil des ministres tenu jeudi, le président Abdelaziz Bouteflika avait chargé le gouvernement d'alléger les formalités et procédures destinées au transfert du petit commerce informel sur la voie publique vers des sites aménagés, en concertation avec les associations et représentants des concernés. Une mesure qui a été favorablement accueillie par l'UGCAA. "L'UGCAA, ajoute son premier responsable, est prête à contribuer au travail de concertation que comptent engager les pouvoirs publics" avec les associations concernées "et nous sommes capables d'apporter notre aide dans tous les domaines, notamment celui lié à l'organisation, si l'Etat nous le demande". Par ailleurs, il a estimé que les conditions de l'application du paiement par chèque pour les transactions de plus de 500 000 DA, qui devait entrer en vigueur le 31 mars prochain et ''gelé'' par le chef de l'Etat ne sont pas encore réunies. L'application du paiement par chèque entre opérateurs économiques doit être introduite d'abord, selon lui, "une fois le climat économique assaini", précisant qu'"il faut introduire l'obligation du paiement par chèque et l'exigence de facture dans les transactions commerciales d'une façon progressive". L'autre solution au problème du ''petit commerce informel'' réside dans la facilitation, selon des experts, pour ce type de commerçants, de l'obtention d'un registre de commerce. Au niveau du Centre national du registre de commerce, des dispositions ont été déjà prises pour intégrer les petits commerçants, notamment ceux ambulants. En 2010, le nombre d'opérateurs économiques nouvellement inscrits au registre du commerce avait atteint 364 362 opérateurs de différents secteurs d'activités économiques et commerciales, selon un bilan du CNRC.