Le coup de starter, acte I, de la grandiose manif de "Tlemcen Capitale de la culture islamique 2011", a été donné ce mardi, jour du Mawled-Enabawi- Charif dans la Capitale des Zianides avec une fanfare et des cérémonies solennelles. A Tlemcen, terre qui, selon la ministre de la Culture, Khalida Toumi, contiendrait 75% du patrimoine islamique du pays, -d'où d'ailleurs le choix de cette ville pour cette immense événement- on ne pouvait pas mieux faire pour choisir la date de la naissance du prophète Mohamed (QLSSL) pour lancer les premières festivités. L'acte II, du lancement très officiel de ce rendez-vous, sera donné par le président de la République lui-même et aura lieu le 16 avril prochain, à l'occasion d'une autre date symbolique, la Journée nationale du savoir. On annonce que cet acte II sera fait d'une cérémonie solennelle qui se présentera sous forme d'un grand spectacle culturel de haute facture. La veille déjà, une grande parade populaire envahira les grands boulevards de Tlemcen pour annoncer, à coup de trompette, que la fête a commencé. La grandiloquence de ce rendez-vous se mesure, selon les propos de la ministre de la Culture, par la forte participation des contrées étrangères, en ce sens que 29 pays membres de l'Organisation islamique de l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) ont déjà dit oui pour être conviés. Le concept du dialogues entre les cultures, qui, selon toujours Khalida Toumi, représente l'un des fondements de la philosophie des capitales culturelles, rassemblera 12 pays qui ne sont pas membres de l'Isesco et que sont la Chine, l'Inde, l'Espagne et le Portugal. La liste exhaustive des autres invités sera d'ailleurs donnée le 15 mars prochain. Au programme de la manif, il faut compter d'abord les colossaux travaux de restaurations, de restructurations, de construction et d'embellissements des sites, hôtels, centres culturelles, routes de Tlemcen à qui de nombreux ministère comme celui de l'Habitat et des Travaux publiques ont donné des enveloppes. Les festivités proprement dites sont innombrables et concernent 12 colloques réunissant des experts d'Algérie et d'ailleurs. Ceux-ci débattront de l'histoire de l'art et de la littérature en relation avec la ville de Tlemcen. Des festivals et des animations de proximité sont prévus aussi bien à Tlemcen que dans les wilayas limitrophes.
200 spectacles, 1 000 artistes Tournées, plateaux-artistiques seront présentés dès ce mois-ci dans le tout Tlemcen ainsi que dans neuf wilayas limitrophes avec au menu 200 spectacle animés par près de 1 000 artistes, interprètes de tous les genres musicaux algériens. Une dizaine d'expo thématiques, dont une consacrée aux collections nationales de manuscrits, et l'édition de 365 ouvrages sont prévues. Ces publications portent sur l'histoire et le patrimoine matériel et immatériel de la région de Tlemcen. Selon Khalida Toumi, la liste pourrait s'étendre à 500 titres si le budget le permettait. Côté cinéma, 48 documentaires sur l'histoire, la culture, le patrimoine et les grandes figures de la ville et de sa région ainsi que des films de fiction sont soit montés soit en montage. Ils seront vus, selon Khalida Toumi, à l'échelle nationale, mais on ne voit pas comment, car des salles sombres il y en a pas dans toutes les contrées. Enregistrement d'œuvres, édition, expos, hommages à des Figures de la musique andalouse, tournées artistiques, projections seront le lot de 2011 à Tlemcen. Côté théâtre, 19 pièces produites par le TNA ainsi que les Théâtres régionaux et des Coopératives indépendantes seront à l'affiche. En gros, il faut savoir que tous les arts qui auront à défiler lors de cette manifestation concernent exclusivement l'Islam et bien sûr les savants qui, d'une façon ou d'une autre, ont pu marquer l'âge d'or de la civilisation islamique. Nous l'avions déjà annoncé, il n'y aura pas moins d'une cinquantaine de films et documentaires, des longs et courts métrages et films documentaires, à projeter tout au long de cette année abordant les aspects culturel, scientifiques et artistiques liés à l'islam de la Capitale des Zianides. Le but étant de mettre en relief le patrimoine civilisationnel de cette Cité et montrer le niveau atteint dans les domaines de l'architecture urbanistique, les arts, l'artisanat et les métiers. Seront mis en évidence, également, à l'occasion, les biographies et les œuvres de personnalités scientifiques, religieuses, artistiques et historiques qui ont marqué d'une manière significative la ville antique de Tlemcen. Parmi ces célébrités, le fondateur de l'état des Mouahiddine, Abdelmouméne Ben Ali, le grand écrivain Mohamed Dib, auteur de la célèbre trilogie (La grande maison, L'incendie et Le métier à tisser), le doyen de la musique andalouse, Cheikh Larbi Bensari et la princesse de l'art du Hawzi, Cheikha Tetma. De plus, il faut savoir que le montant global investi pour la remise en forme de la ville est de 11 milliards de dinars, réservé par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme pour contribuer à l'amélioration urbaine de Tlemcen. D'une façon générale, les concerts qui y seront donnés concerneront le madh, et les conférences qui y seront animées toucheront, sans doute aucun, à tout l'apport de la civilsation musulmane qui a connu d'ailleurs son apogée à l'époque de Ziriab en Andalousie entre le Xe et le XIIe siècle. Le hAwzi, une place de choix Le patrimoine musical, andalous et hawzi, auront une place de ce choix dans cette manif. Les colloques, séminaires et autres rencontres consacrés à la musique classique andalouse lors de la manifestation aborderont notamment une réflexion sur la distinction entre la musique andalouse, apparue dans la ville de Grenade, en Andalousie, avant sa transmission vers certaines villes du Maghreb. S'agissant du Hawzi, qui est apparu à Tlemcen, celui-ci a été transmis oralement de génération en génération dans un dialecte purement tlemcenien. Selon certains musicologues, le Hawzi diffère de l'Andalou dans l'utilisation du dialecte tlemcenien et dans les poésies en prolongement du "Zedjel" andalous. L'autre différence réside dans le rythme, puisque le Hawzi utilise le "Berouali", dans les thèmes chantés liés particulièrement à la nature qui a énormément inspiré ses poètes. La poésie hawzi a également traité des sujets romantiques, sociaux et de medih. La nostalgie du pays est un thème récurrent dans diverses poésies, comme celles notamment du poète Bentriki (19e siècle). Ce patrimoine artistique et musical a été, en outre, préservé par divers Orchestres et Associations de la ville de Tlemcen dont "Riad el-Andalous", "La Slam", "El-kortobia", "El Gharnatia", "Ahbab Cheikh Larbi Bensari" et l'Association "El- Mouahidia" de la ville de Nedroma.