"Les marches organisées, il y a quinze jours et samedi ont bien démontré que ces mouvements étaient minoritaires", a affirmé lundi, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères sur les ondes de la Radio ''Europe 1'' (France). Ajoutant qu'il suppose de marche en marche, "elles ne feront pas mieux" que Medelci a ensuite établi que cette contestation naissante, qui " n'est pas sans nous rappeler ce que nous avons vécu nous-mêmes en 1988. D'élection en élection, ces minorités n'ont pas amélioré leurs scores et je suppose que de marche en marche, elles ne feront pas mieux ", a-t-il ajouté. Il a annoncé que les personnes interpellées lors de la tentative de marche de samedi dernier ont été toutes relâchées. Le ministre a relevé, à cet égard, " la force de retenue exceptionnelle " des forces de l'ordre qui, a-t-il dit, " n'ont pas répondu à des provocations et ont reçu des coups qu'ils n'ont pas rendus ". Il convient de rappeler qu'à l'occasion du récent Conseil des ministres, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika s'est incliné à la mémoire des victimes des récents troubles. Il a salué le professionnalisme des personnels de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale qui n'ont ménagé aucun effort ou sacrifice pour sauvegarder les biens et maintenir l'ordre public dans le strict respect de la loi, et appliqué rigoureusement les directives présidentielles prohibant le recours aux armes létales dans le maintien de l'ordre " Par ailleurs, selon le ministre des Affaires étrangères, la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis une vingtaine d'année en Algérie, signifiera un " retour à l'Etat de droit qui permettra l'expression des opinions". "Prochainement, on en parlera au passé, mais je dis bien que la levée de l'état d'urgence interviendra dans les jours prochains", a déclaré Medelci, expliquant que cela signifiera un " retour, en Algérie, à l'Etat de droit qui permet, de manière totale, l'expression des opinions, mais toujours par référence à la loi ". Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait déjà annoncé cette mesure lors du Conseil des ministres tenu le 3 février dernier : "S'agissant de l'état d'urgence, celui-ci a été instauré pour les seuls besoins de la lutte anti-terroriste, et c'est cette raison uniquement qui en a dicté le maintien sur une base légale. L'état d'urgence n'a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l'avis même des observateurs qui les ont suivies ", a précisé le chef de l'Etat, tout en chargeant le gouvernement, dans un but de mettre fin à toute polémique infondée sur cette question, de s'atteler sans délais, " à l'élaboration de textes appropriés qui permettront à l'Etat de poursuivre la lutte anti-terroriste jusqu'à son aboutissement, avec la même efficacité et toujours dans le cadre la loi. Cela conduira donc à la levée de l'état d'urgence dans un très porche avenir ", a déclaré le président de la République. A ce sujet, Medelci a indiqué sur les ondes delaRadioEurope 1 que " Les mesures exceptionnelles, prévues par l'état d'urgence qui permet au ministre de l'Intérieur et aux walis de prendre des dispositions, pourront être levées, assurant toutefois que " la lutte contre le terrorisme se poursuivra ". Rappelant que le gouvernement algérien, sous la conduite du président Bouteflika, a " ramené la paix, mais n'a jamais baissé la garde contre le terrorisme. Invité à commenter la présence du numéro deux de l'ex-FIS dissout à la marche de samedi et cette " chance " que voudraient prendre les islamistes pour se mêler à l'opposition, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que " les islamistes ont montré leur limite " dans le pays et que " pour en arriver là, l'Algérie et les Algériens ont payé un prix très très fort ". A la question sur un éventuel changement de gouvernement, il a répondu que " la décision appartient au seul président de la République, qui évaluera la possibilité, comme il 'a fait par le passé, d'apporter des ajustements lorsqu'il sera nécessaire ". Appelé à donner sa lecture des derniers soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte, Medelci a indiqué qu' " il est difficile de parler à la place des peuples qui sont responsables de leur destin ", rappelant que " l'Algérie a toujours respecté les autres surtout lorsqu'il s'agit d'un mouvement populaire d'une si grande intensité ".