Les spécialistes en agriculture biologique ont plaidé, dimanche à Oran, pour une implication "plus significative" de l'université dans ce domaine, à la faveur du 1er séminaire. Les participants ont souligné, au cours de cette rencontre organisée par l'Université d'Oran en collaboration avec l'Unesco, le rôle impératif de la recherche scientifique en agriculture, tout en incitant les chercheurs à y contribuer "pour pallier l'utilisation sans cesse croissante de produits chimiques en agriculture". Il faut savoir dans ce sens que que l'agriculture biologique est un système de production agricole basé sur le respect du vivant et des cycles naturels, qui gère de façon globale la production en favorisant l'agrosystème mais aussi la biodiversité, les activités biologiques des sols et les cycles biologiques. Pour atteindre ces objectifs, les agriculteurs biologiques s'interdisent (et excluent réglementairement) l'usage d'engrais chimiques de synthèse et des pesticides de synthèse, ainsi que d'organismes génétiquement modifiés. Les agriculteurs qui pratiquent ce type d'agriculture misent, par exemple, sur la rotation des cultures, l'engrais vert, le compostage, la lutte biologique, l'utilisation de produits naturels comme le purin d'ortie ou la bactérie Bacillus thuringiensis, et le sarclage mécanique pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites. Ainsi, le président du séminaire, Tsaki Hassini, a appelé les chercheurs biologistes et nutritionnistes à intensifier les recherches sur l'agriculture biologique, tout en mettant en garde contre les effets néfastes de l'usage excessif de produits chimiques en agriculture classique. "Ces effets seront perceptibles d'ici 20 à 30 ans", a-t-il averti, relevant, en direction des spécialistes, que "de nouveaux cas de cancer seraient une conséquence de l'utilisation excessive des intrants chimiques dans l'agriculture, faisant référence à des spécialistes. "Plusieurs mesures ont été annoncées depuis plusieurs années pour l'encadrement du système de production biologique, dont l'identification de la structure chargée des missions de délivrance du label bio selon les normes internationales. Toutefois, elles demeurent inactives", a-t-il souligné. "L'agriculture biologique attend aujourd'hui une relance sérieuse en Algérie", a-t-il ajouté. L'expérience de l'agriculture bio en Europe a été présentée par des experts belges. Les règles de base de cette pratique dans les pays de l'Union Européenne sont l'interdiction d'utiliser des engrais chimiques et pesticides ou herbicides de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés (OGM), a souligné l'expert Etienne Aulotte. Il a ajouté que les produits de l'agriculture biologique bénéficient d'un logo protégé au niveau européen.