L'Europe présentera le 2 mars prochain la méthodologie qui sera utilisée cette année pour tester la résistance de son secteur bancaire, a indiqué lundi le commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier. " C'est le 2 mars que nous allons annoncer cette méthodologie ", a-t-il indiqué à la presse. Dans une interview en début d'année, M. Barnier avait indiqué vouloir lancer ces tests " en février-mars " et en arrêter la méthodologie dès la fin janvier. Mais " pour que ces tests soient crédibles, marquent un progrès en 2011 par rapport aux tests faits en 2010, nous avons beaucoup de sujets très techniques, très complexes à traiter ", a expliqué lundi le commissaire français. De premiers tests de résistance avaient été menés l'été dernier pour examiner la solidité de 91 banques européennes, dont seulement 7 avaient échoué (5 espagnoles, 1 allemande et 1 grecque). Ces tests avaient toutefois été critiqués pour leur manque de sévérité et pour ne pas avoir détecté les problèmes qui conduiraient à la crise bancaire irlandaise quelques mois plus tard. Les tests devraient avoir lieu entre mars et fin mai et les résultats devraient être rendus publics fin juin afin de recapitaliser les établissements qui se révéleraient les plus faibles au cours du second semestre. La précédente série, qui avait concerné 91 banques du continent, était parvenue dans un premier temps à rassurer les investisseurs sur la bonne santé du système bancaire européen, mais la chute à l'automne de plusieurs banques irlandaises qui avaient passé les tests avec succès a ravivé les doutes. L'exercice doit à nouveau permettre de tester le risque face à une forte chute de l'activité économique ou une dépréciation des obligations émises par les Etats membres de la zone euro, mais certains Etats s'intéresseront aussi au risque lié à un retournement du marché immobilier. De son côté, l'Autorité bancaire européenne (ABE) a déjà commencé à évaluer de manière parallèle le risque lié à une crise de liquidité, et a transmis aux banques concernées un questionnaire en ce sens. Celui-ci, obtenu par Reuters, est centré sur les chiffres de liquidité à fin 2010, et les établissements ont reçu pour consigne d'appliquer des dépréciations reflétant une analyse prudente de la situation pour chaque type d'actifs. L'ABE a précisé que les résultats seraient communiqués aux superviseurs nationaux mais ne seraient pas rendus publics. Il n'y aura pas non plus de seuil à partir duquel une banque échouera au test.