Le financement des projets est toujours sujet aux critiques des patrons et des répliques des banquiers. Chacun y va de sa propre explication. Hier, le P-DG de la Cnep banque et président de l'ABEF, Djamel Bessa a réfuté les déclarations des chefs d'entreprise, selon lesquelles les banques sont toujours frileuses et, surtout, que les crédits sont parfois octroyés suivant les relations au niveau des institutions bancaires. "C'est aux patrons de nous dire d'où viennent les injonctions qu'ils évoquent", a-t-il répondu à la question de la journaliste de la Chaîne III qui l'interrogeait sur les récentes accusations du patronat. Le P-DG de la Cnep banque a au contraire affirmé que les banques accompagnent et financent les projets des PME. Pour preuve, a-t-il dit, le montant réservé au financement des PME a été de l'ordre de "2 560 milliards de dinars en 2010, soit une hausse de 20%". Pour Djamel Bessa, l'octroi de crédits et l'étude des dossiers se font dans la "transparence", ajoutant que le secteur bancaire a connu une évolution considérable durant ces dix dernières années, mais "beaucoup reste encore à faire". A ce propos, il considère que les Fonds de garantie des PME et des micro-entreprises, crées par les pouvoirs publics à l'effet de booster l'octroi des crédits notamment aux jeunes opérateurs "ne vont pas atténuer la prise de risque mais vont la rendre plus acceptable aux banquiers". Même avec l'institution de ces fonds "l'évaluation du risque continuera", souligne M. Bessa qui explique toutefois que les banquiers "n'ont aucun droit de regard sur le financement des projets approuvés par l'Ansej par exemple"."Les banques ont enregistré durant les périodes passées des niveaux de créances impayées assez importants", constate M. Bessa, citant en cela le cas de la Cnep où ces niveaux ont atteint 10% pour les crédits aux particuliers. Il affirme comprendre le fait que les clients contestent les décisions de refus de crédits car ils ne connaissent pas la notion de risque que la banque doit prendre en compte. "L'automaticité du financement n'a pas été décrété et les banques ne peuvent pas accorder de crédits à tout venant", a-t-il précisé. Pour ce qui est du secteur de l'immobilier, le P-DG de la Cnep banque a souligné que le niveau de crédits à taux bonifié est de "1 807 crédits dont 618 uniquement pour la Cnep pour un montant de 7 milliards de dinars au deuxième semestre de l'année 2010". Le secteur bancaire a accordé en 2010 un total de 10 807 crédits immobiliers à des taux bonifiés pour un montant de 14 milliards (mds) de DA. Quant à satisfaire la demande exprimée par les citoyens pour la location-vente, Djamel Bessa a été catégorique en affirmant qu'"il est impossible de construire 198 000 logements à Alger, l'équivalent d'une ville". D'ailleurs, le programme que la Cnep avait repris auprès de l'AADL concernant la construction de 65 000 logements est difficile à réaliser vu le manque d'assiettes foncières. Et même si Djamel Bessa a annoncé que dans certaines régions le problème à été réglé et la distribution des logements programmée prochainement à Oran, Bouira et Sétif, la situation n'est pas la même pour Alger, où pour le moment, seul un programme de 2 000 unités est en construction à Rouiba et Reghaia. Le P-DG de la Cnep a résumé la difficulté dans "l'inadéquation entre l'offre et la demande et le dégel pourrait intervenir après la décision prise de recenser les assiettes foncières existantes". En claire, dit-il, "nous avons les moyens financiers, par exemple pour 2011 nous avons réservé 40 milliards de dinars pour le programme location-vente, mais tout dépendra de la disponibilité du foncier pour répondre à la forte demande de logements".