Des hausses de prix du pétrole vont se poursuivre à court terme, mais les pays exportateurs de pétrole feront ce qui est nécessaire pour stabiliser le marché à plus long terme, a assuré mercredi à Paris le directeur général du groupe pétrolier Royal Dutch Shell, Peter Voser. "Nous allons continuer à voir des hausses de prix à court terme, mais à plus long terme, je pense que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a été très claire sur la façon dont elle compte opérer" pour stabiliser le marché, a-t-il déclaré à quelques journalistes, en marge d'une conférence organisée au siège de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "L'Arabie saoudite et d'autres producteurs importants feront ce qu'il faut pour que le monde soit suffisamment approvisionné", a-t-il ajouté. Les inquiétudes concernant la Libye où la production est au plus bas, selon le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, et les tensions au Moyen-Orient et en Iran poussent depuis plusieurs jours les prix du brut à la hausse. "Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour fournir au monde suffisamment d'énergie", a encore affirmé Voser. Les cours du pétrole hésitaient hier en cours d'échanges européens, en petite hausse à New York mais se repliant à Londres, sur un marché suspendu aux tensions croissantes au Moyen-Orient, alors que les opérateurs attendaient les stocks hebdomadaires américains. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 115,15 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, baissant de 27 cents par rapport à la clôture de la veille. En revanche dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 21 cents, à 99,84 dollars. Il réduisait légèrement ses gains après s'être maintenu dans les échanges asiatiques au-dessus de 100 dollars. "Alors que ce flux de protestations, de violences et de rumeurs devrait se poursuivre de manière imprévisible, on pourrait arriver au stade où la demande sera affectée" par le haut niveau des prix, avertissait-il, notant que les marchés boursiers réagissaient déjà négativement à la flambée des cours. Dans ce contexte, les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers aux Etats-Unis, publiés mercredi par le Département américain de l'Energie (DoE), ne devraient revêtir qu'une "importance secondaire", a estimé Jakob. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire part d'une progression de 1 million de barils des stocks de brut, d'une hausse de 100 000 barils des stocks d'essence, mais d'un recul de 1 million de barils des stocks de distillats (dont fioul de chauffage et gazole). De son côté, l'American Petroleum Institute (API), fédération professionnelle américaine publiant ses propres statistiques, a estimé au contraire mardi soir que les stocks de brut américains avaient chuté de 1,1 million de barils la semaine dernière.