Les questions liées au développement des énergies, mais aussi à l'impact sur le développement durable, intéressent au plus haut point l'Algérie. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui conduit la délégation algérienne aux travaux de la session de la Commission du développement durable des Nations unies, l'a réaffirmé lors de cette rencontre qui se tient du 9 au 11 mai, au siège de l'Organisation internationale, à New York, pour sa quinzième session, sous le thème de "L'énergie pour le développement durable, le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques". Indiquant que durant trois jours les débats porteront notamment sur la manière d'apporter des aides aux pays les plus pauvres ne disposant pas ou n'ayant pas accès aux ressources énergétiques commerciales, M. Khelil a précisé que "nous allons sortir avec une déclaration qui prend en compte tous les aspects énergétiques qui conditionnent le développement durable. Nous allons nous focaliser sur les actions et les mécanismes que les Pays en développement (PVD) doivent mettre en place pour avoir accès à des énergies commerciales et limiter le recours aux sources d'énergies traditionnelles comme la biomasse, le bois et autres matériaux qui contribuent à la dégradation de la nature". Selon le ministre, il s'agira, à ce titre, de prendre en charge les aspects législatifs, réglementaires, institutionnels comme les aspects de politique des prix, d'assistance technique ou la possibilité de mettre en place un fonds de développement des énergies au bénéfice des pays les plus pauvres. Plus explicite sur ce dernier point, le ministre a expliqué que ce fonds d'aide en direction des PVD, conçu sur le modèle de ceux déjà existant au niveau de l'Opep et de l'ONU, vise à élargir les prérogatives du fonds mis en place au niveau des Nations unies basé sur des contributions volontaires surtout des pays riches. Soulignant que l'Algérie est favorable à un tel fonds et qu'elle est prête à y contribuer, M. Khelil a indiqué que "l'idée est d'élargir ce fonds à davantage de pays, pas seulement les pays producteurs de pétrole ou certains pays industrialisés, et de fixer des contributions pour chaque participant". Concernant la philosophie qui sous-tend la politique de l'Aide publique au développement (APD), il a fait remarquer que les engagements pris, en 2002 et en 2005, par les pays développés de réserver 0,7% de leur PIB à l'APD, "ne sont pas respectés" et qu'il importe de régler cette question avant de pouvoir envisager le lancement de cette nouvelle initiative limitée au secteur énergétique. Au cours du débat de haut niveau où les états membres présentent les mesures qu'ils ont prises pour favoriser le développement durable, le ministre a souligné que l'Algérie a déployé des efforts considérables à travers le développement de l'utilisation du gaz naturel et du GPL, qui sont des énergies propres dont le taux de pénétration en Algérie avoisine les 70%. Par ailleurs, une politique volontariste de réduction du torchage du gaz a été entreprise pour réduire celui-ci de 80%, a indiqué M. Khelil qui a également détaillé un projet d'électrification solaire au profit des populations isolées que le pays a choisi. Il a, par ailleurs, précisé que les actions les moins coûteuses et donc les plus faciles à entreprendre, consistent en la mise en place de cadres législatifs et réglementaires favorisant le développement durable ainsi que la création d'institutions à même d'en assurer l'application. Par ailleurs, la mise en œuvre de politiques judicieuses de développement durable requiert des infrastructures énergétiques qui permettraient un accès plus large de la population à l'énergie. Il est à rappeler que le ministre de l'Energie et des Mines, présidera, le 14 mai, à Washington, un symposium qui sera organisé par le Conseil d'affaires algéro-américain (US-ABC), consacré à l'industrie énergétique algérienne, particulièrement dans ses aspects électricité, pétrochimie, énergies nouvelles et renouvelables, conservation de l'énergie et efficacité énergétique.