Des partisans du président yéménite Ali Abdallah Saleh ont attaqué dimanche un campement d'opposants à Ibb, une ville au sud de Sanaa, ont déclaré des témoins et un chef de file des contestataires. "Des groupes envoyés par le parti au pouvoir ont attaqué le siège des manifestants à coups de pierres et de bâtons et 25 personnes ont été blessées, dont six sont dans un état critique", a déclaré un responsable des manifestants. L'opposition yéménite appelle, ce dimanche, à intensifier la contestation jusqu'à la démission du chef de l'Etat, après le refus par le président Ali Abdallah Saleh d'un départ anticipé. Le président yéménite, au pouvoir depuis 32 ans, a rejeté samedi une proposition de l'opposition, à travers une médiation de dignitaires religieux pour son départ avant la fin de l'année, affirmant qu'il resterait à son poste jusqu'à la fin de son mandat en 2013. La position du président "signifie sa mort politique, et la rue est à présent notre unique recours", a prévenu Mohammad al-Sabri, porte-parole de l'opposition parlementaire, appelant "le peuple à intensifier les sit-in et les manifestations dans toutes les régions". Le régime du président Saleh est contesté depuis fin janvier avec des manifestations à Sanaa, Taëz, Aden et dans le reste du pays. Notons par ailleurs que des milliers de manifestants se sont massés dimanche pour la première fois devant le siège du gouvernement à Bahreïn, exigeant la démission du Premier ministre, en poste depuis 1971. La foule agitait des drapeaux bahreïnis et scandait des slogans hostiles à la dynastie des Al-Khalifa, lignée sunnite qui règne depuis 200 ans sur ce royaume dont la population autochtone est en majorité chiite. Des forces de police ont pris position devant le palais où le gouvernement se réunit le dimanche. Depuis trois semaines, des manifestations dans le centre de Manama exigent une plus grande participation populaire dans la gestion de ce royaume, qui occupe une position stratégique dans le Golfe. Les plus radicaux des manifestants demandent la fin de la dynastie des Al-Khalifa et le départ du roi, en dépit de récentes concessions, dont un remaniement ministériel le 26 février.