L'investissement en Algérie est freiné, entres autres, par le foncier qui, souvent, fait défaut ; mais si cette question est définitivement réglée et que l'accès au foncier est plus fluide, le volet investissement prendra-t-il une autre tournure ? Sachant que plusieurs cas concrets démontrent que même si certains promoteurs bénéficient d'assiette de terrain pour monter leur affaire, leur projet restent néanmoins au fond du tiroir. Dans d'autres cas, le problème se pose autrement, puisque les bénéficiaires de terrain pour une activité précise et approuvée par les responsables osent changer d'activité juste après l'acquisition du terrain. Il y a aussi le problème d'octroi de crédits aux investisseurs, là aussi des lenteurs importantes sont à dénoncer. Tel est le cas dans la wilaya de Naâma où l'on apprend l'annulation de pas moins de 35 % des dossiers d'acquisition du foncier dont les bénéficiaires n'ont pas lancé d'activité ou ont changé l'activité initialement prévue dans les décisions d'attribution et les cahiers des charges. L'opération d'assainissement des dossiers relatifs à la promotion de l'investissement lancée par le Calpi (Comité d'animation, de localisation et de promotion de l'investissement) se poursuit dans cette même wilaya et a permis, durant ces trois dernières années, l'étude de 144 projets d'investissement agréés dont 34 prévoient la réalisation de stations-service, d'établissements hôteliers et touristiques, de complexes commerciaux et de loisirs, de cliniques, d'unités de production et autres. Parmi ces projets 13 sont déjà entrés en phase d'exploitation. Dans le cadre de l'investissement agricole, sept projets sont entrés en phase d'exploitation sur une superficie de 322 hectares dans les communes de Naâma, Sfisifia, Aïn Ben Khelil et Mecheria, et 15 projets agricoles ont été bloqués, faute de lancement effectif. La contrainte essentielle des objectifs des investissements projetés réside, selon la direction des domaines, dans le retard dans les payements, la demande de changement du lieu d'implantation du projet et le contentieux enregistré pour certains dossiers entre le service des domaines et les services fonciers communaux qui nécessitent une opération cadastrale. S'agissant de l'investissement à l'intérieur du tissu urbain, la même source relève que l'opération d'assainissement des dossiers d'investissement à Mecheria, la plus grande agglomération de la wilaya, s'est soldée par l'annulation de six dossiers dont les bénéficiaires ont changé l'activité initialement prévue et que cinq dossiers sont en phase d'exploitation sur un total de 22 projets fonciers agréés. Il est vrai que le foncier fait peur aux investisseurs, certains estiment que même s'il est accessible, il présente encore des difficultés liées aux lourdeurs administratives. D'autres jugent que le foncier constitue un frein à l'investissement en Algérie dans le sens où il y a des problèmes de propriété. Les freins aux investissements se trouvent également au niveau des voies de la distribution et du transport des produits avec des blocages administratifs au niveau des ports notamment. Mais là, le problème peut être résolu puisque notre pays est en train de développer son réseau d'infrastructures portuaires et aéroportuaires notamment. En somme, il existe de nombreuses opportunités d'investissement dans divers secteurs dont lesquels les investisseurs étrangers peuvent apporter un plus avec leurs nouvelles technologies.