Les 1 600 travailleurs de Hassi R'mel, réunis à la base "Stone", ont décidé de suspendre leur mouvement de grève. Ils ont décidé d'observer une trêve en attendant l'évolution des événements. Cette décision survient à la suite de la visite de Noureddine Cherouati à Hassi R'mel. Le patron de la compagnie pétrolière s'est déplacé, lundi passé, dans le Sud, pour rencontrer les secrétaires généraux de la FNTPGC, du syndicat national Sonatrach et les représentants des travailleurs des champs de Hassi R'mel, Hamra, Rhourde Nouss et Gassi Touil. Le P-DG de la Sonatrach accède ainsi à une partie des exigences des travailleurs du Sud, cinq points en tout. Ce qui est considéré comme une victoire aux yeux des représentants des travailleurs, qui ne comptent toutefois pas en rester là. La direction générale de Sonatrach s'est engagée à donner une suite favorable à cinq des 15 points contenus dans la plate-forme de revendications et présentée par le collectif des travailleurs. Pour le restant des revendications, Noureddine Cherouati promet à ses interlocuteurs que "les autres préoccupations soulevées par les collectifs feront l'objet d'un examen approfondi, dans l'étape suivante". Une option à laquelle se préparent déjà les syndicalistes qui prévoient "une deuxième étape consistant en le boycott suivi de sit-in, mais sans toutefois toucher à la production" tenait à signaler Ali Arhab. Les nouveaux acquis ou du moins les promesses faites par le P-DG concernent, notamment, "l'extension du bénéfice de l'indemnité compensatoire/IZCV pour le personnel soumis à relève, ayant exercé trente deux (32) années de travail effectif et sans condition d'âge". Un point qui laisse "sceptiques" les travailleurs, du fait de la longue durée exigée soit "32 ans" et que le syndicat souhaite revoir "à 20 ans", selon M. Ali Ahrab. Le représentant des travailleurs de Hassi R'mel estime, à ce sujet, "impossible une telle condition car ne permettant pas aux travailleurs d'être concernés et encore moins de préparer une relève en raison de sa longévité". Ce dernier déclare avoir "eu beaucoup de mal à convaincre les 1 600 travailleurs qui veulent maintenir leur mouvement de grève" et préfère "observer le "wait and see" en attendant les délais prévus par la direction générale" laquelle s'est fixée "trois semaines pour procéder à un accord social". Les autres points concernent "le bénéfice de l'allocation de fin de carrière (AFC) calculée sur le salaire de base actuel ; la confirmation de l'indexation des heures supplémentaire (HS) sur le salaire de base actuel ; l'indexation des formules de calcul des montants de l'indemnité de travail posté (ITP), de l'indemnité de nuisance (IN) et de l'indemnité de zone de condition de vie (IZCV) au salaire de base actuel". Le dernier point demeure aux yeux des syndicalistes assez flou et mérite d'être éclairci. Il s'agit de l'augmentation du taux et du montant de ces primes et indemnités qui sera négociée et qui fera l'objet d'un accord salarial avec le partenaire social, dans un délai de trois semaines. Cependant, et si ce problème a trouvé une solution, cela ne semble guère être le cas pour toutes les revendications des autres travailleurs de la Sonatrach, lesquels vont voir en une telle position adoptée par la direction générale de l'entreprise une aubaine ouvrant les appétits aux autres secteurs de la pétrochimie. Si cela se trouve, le cas des filiales Sonatrach posera un grave problème à régler du fait de l'incapacité financière de ces dernières, à l'exemple de l'ENGCB, GTP, ENAC et autres entreprises de forage telles que l'ENTP, qui n'ont pas la même santé financière que la société mère. Azzedine Belferag