Depuis le retour au financement de l'immobilier, son métier d'origine, la Cnep-Banque a multiplié les crédits aux ménages, particulièrement en direction des jeunes. Le P-DG de la Cnep a indiqué récemment que le secteur bancaire a accordé, en 2010, un total de 10 807 crédits immobiliers à des taux bonifiés pour un montant de 14 milliards (mds) de dinars.Aussi, la Cnep s'accapre la moitié du marché. Ainsi, le niveau de crédits à taux bonifié est de "1 807 crédits dont 618 uniquement pour la Cnep pour un montant de 7 milliards de dinars au deuxième semestre de l'année 2010". Les jeunes se voient aussi attribuer une bonne partie des crédits immobiliers, notamment grâce à sa formule crédit-jeune. Les jeunes peuvent, grâce à ce mécanisme, obtenir un crédit à 100% du prix de vente d'un logement neuf ou du devis estimatif dans le cadre des travaux de construction, d'extension ou de surélévation d'une habitation. Mais lorsqu'il s'agit d'une cession de bien entre particuliers, le financement est calculé entre le prix déclaré de la transaction et l'estimation de la garantie expertisée par un expert agréé près des tribunaux, selon les précisions de la banque. Sur une durée maximale de 40 ans avec une limite d'âge de 70 ans, les jeunes sont soumis à des taux de 5% pour les épargnants et de 6% pour les non épargnants, selon la même source. Selon Nacera Ibarissen, chargée de communication de la Caisse, la Cnep a accordé à fin 2010 près de 3000 crédits immobiliers aux jeunes pour un montant de plus de 4 milliards de DA. "Depuis le lancement de ce crédit en avril 2008, la Cnep-banque a accordé 2.882 crédits-jeunes pour un montant global de 4,2 milliards (MDS) de DA, destinés à l'acquisition d'un logement neuf ou ancien, à la construction, l'extension ou la surélévation d'un bien immobilier,", a t-elle précisé à l'APS. Cette frange de la société, représentant trois quarts de la population en Algérie, est aussi éligible aux crédits immobiliers aux taux bonifiés de 1% ou 3%, entrés en vigueur l'année dernière. Depuis sa spécialisation dans les crédits immobiliers dans les années 70, la Cnep, créée en 1964 avec la simple vocation d'une caisse d'épargne, a accordé 443.000 crédits hypothécaires aux particuliers à fin 2010, totalisant un montant de 220 milliards de dinars, selon Mme. Ibarissen. "Les conditions d'octroi de crédits n'ont pas cessé de connaître des facilitations depuis", a-t-elle assuré. En 2010, la banque a octroyé 17.087 crédits (+6% par rapport à 2009) aux particuliers pour une valeur globale de 24,3 milliards de DA, en hausse de 30% par rapport à 2009, selon un document rendu public récemment par la Cnep. Les crédits immobiliers à taux bonifié accordés par cette banque avaient atteint 6.218 crédits en 2010, dont 6.119 avec un taux de 1% et 99 avec un taux de 3%. D'un montant de 7,73 mds de DA, ce type de crédit représentait plus d'un tiers de la totalité des crédits accordés, selon le même document. Concernant le financement des cessions de biens entre particuliers, la Cnep-banque a accordé 1.652 crédits en 2010 pour un montant de 4,7 mds de DA, selon la même source. Plus de 360 de ces crédits ont été accordés aux épargnants pour un montant de 912 millions de DA alors que près de 1.300 crédits ont été destinés aux non épargnants pour un montant de 3,8 mds de DA. Selon Mme Ibarissen, ce type de crédit a été boosté suite à l'application, en 2004, de la "fiche de renseignement" qui n'impose plus aux clients de payer les honoraires de notariat requis pour l'obtention de "la promesse de vente", exigée auparavant. Cette fiche de renseignement, d'une validité de 90 jours, est établie entre l'acheteur et le vendeur par un agent chargé du crédit au niveau d'une agence CNEP-Banque, a-t-elle rappelé. Quant aux taux d'intérêts fixés pour ce type de crédit, ils varient de 5,75% pour les détenteurs de livrets logement LEL (livret vert) à 6,25% pour les détenteurs de livret populaire LEP (livret rouge), et à 6,5% pour les non épargnants. La représentante de la Cnep a fait remarquer que le crédit aux particuliers pouvait être "conforté" grâce à la caution du débiteur principal par le conjoint à raison de 30%, par l'ascendant ou descendant à raison de 15% ou carrément par le biais de la "co-débitions" à raison de 40% des salaires des deux emprunteurs qui deviendraient copropriétaires. "C'est une solution inouïe qui permet à deux personnes de s'engager solidairement avec leurs deux salaires pour un meilleur montant de crédit quelle que soit la personne : conjoint, collatéral, ascendant, descendant ou même une tierce personne", a t-elle fait remarquer.