Dans un message aux participants au Colloque international de la tariqa tidjania, le président de la République a mis en exergue le rôle de la confrérie tidjania dans l'éducation spirituelle et sociale de la société. Dans ce sens, il a précisé que ce colloque est de bonne augure pour l'Algérie qui espère que celui-ci contribuera, à la faveur des études et recherches sur le développement et la spécificité pédagogique, spirituelle et sociale de la confrérie tidjania, “à propager les préceptes de notre religion musulmane et la tradition du Prophète Mohammed (QSSSL), ainsi que les vertus de nos aïeux". Le Chef de l'Etat a relevé que la société algérienne “s'est distinguée, depuis l'entrée de l'Islam en Algérie, par le respect des érudits et des hommes vertueux”. Précisant que “ce patrimoine spirituel authentique devrait constituer, aujourd'hui, un facteur de force et d'invulnérabilité et un puissant stimulant pour le travail et l'innovation ainsi que pour l'accomplissement de soi sur le plan civilisationnel, dans une époque marquée par des contradictions et des tentatives d'aliénation des valeurs saines de notre religion.” Le président Bouteflika a, également, relevé les valeurs intrinsèques de l'Islam qui “nous enseigne que le fait de se comprendre soi-même est essentiel pour comprendre les autres et respecter leurs droits”, c'est pourquoi cette religion, a-t-il dit, “rejette l'intégrisme et la contrainte et combat l'extrémisme et la violence, sous toutes leurs formes”. Il a ajouté que “la contrainte constitue une menace pour les valeurs de fierté, de dignité et de liberté de l'homme, et va à l'encontre des préceptes de l'islam qui est venu pour les préserver. C'est cette tolérance religieuse, au sens le plus large du terme, qui a fait des fidèles des autres religions ayant vécu la civilisation islamique, des personnes dignes et fiers de leur appartenance à cette civilisation”. Le président Bouteflika a indiqué que, grâce à cette cohabitation réussie, la civilisation islamique a vu naître ce qu'on appelle aujourd'hui “le citoyen du monde”, une première dans l'histoire des civilisations. “Cette vérité, a-t-il souligné, est reconnue par tous les historiens, chercheurs, penseurs, écrivains et érudits du monde qui attestent, à l'unanimité, que l'esprit de la tolérance religieuse chez les musulmans n'était pas propre à une période donnée, mais bien au contraire, incarné par tous ceux qui s'imprégnèrent des préceptes de tolérance de l'islam et de ses éternelles valeurs”. Cette rencontre s'est ouverte, jeudi, à l'université de Laghouat, avec la participation de 29 pays et d'une centaine d'intellectuels et de personnalités du monde de la culture, venus de différents pays. Le président Bouteflika a souligné que l'audience acquise par la confrérie tidjania s'explique par l'authenpticité de son legs spirituel, estimant que cette spécificité est de nature à favoriser davantage son développement. Assurant que “le secret de l'expansion de cette confrérie réside, en premier lieu, dans l'authenticité de son patrimoine spirituel puisé dans la tradition du Prophète (QSSSL)”. Il a indiqué également que “cette particularité est de nature à promouvoir cette confrérie qui, partout où elle se trouve, consolide les relations entre ses adeptes et conforte, ainsi, l'édifice de la société musulmane qui gagne en cohésion, en unité et en solidarité.” ajoutant que “l'Algérie, qui a l'honneur d'abriter votre colloque, se félicite de la propagation de ces valeurs et principes tirés de son riche patrimoine valorisé, des siècles durant, par l'apport d'hommes soufis inspirés”. Toutefois, il a insisté sur le fait qu'il sied d'accorder, un intérêt tout particulier et une attention digne de la noblesse des valeurs humaines devant lesquelles s'inclinent, voire vénèrent, toutes les consciences vives et les natures saines. En précisant que lorsque l'on présente l'islam aux non musulmans, il est nécessaire de “mettre en relief les valeurs spirituelles, humaines et esthétiques de l'Islam” afin de présenter l'Islam “dans sa véritable image et son authentique essence”. Il a exprimé dans ce cadre, le souhait que ce colloque sera de bonne augure pour la tenue d'autres rencontres fructueuses ; “en aspirant à concrétiser cette démarche, nous sommes pleinement conscients que nous aurions atteint de ce fait un noble objectif humain, répondant aux impératifs civilisationnels du monde qui nous entoure”. Il faut dire qu'après les années de terrorisme, l'Etat s'est engagé à aider les vrais sources de l'éducation religieuse telles que les zaouïas afin d'éviter de tomber une nouvelle fois dans l'intégrisme, l'extrémisme et la violence au nom de la religion. D'ailleurs c'est ce qu'a affirmé le chef de gouvernement, M. Abdelaaziz Belkhadem, à cette occasion, en précisant que l'intérêt que porte l'Etat aux zaouïas n'est pas dans un but politique mais c'est surtout pour encourager l'éducation spirituelle par l'enseignement des vraies valeurs de l'islam. Il a, également, souligné dans son allocution, vouloir faire “de cette rencontre et des zaouïas un centre de rayonnement et des tribunes à partir desquelles sont propagés les préceptes de notre religion”. Lors de cette rencontre de trois jours, première du genre, les participants débattront de plusieurs thèmes. Le premier, porte sur “L'Islam en Algérie”, “Les confréries soufies et les zaouïas en Algérie” et “Ain Madhi, berceau de Sidi Ahmed Tidjani”. Le deuxième axe s'intéresse à “La confrérie tidjania, création et évolution”, “Méthode de la confrérie en matière d'éducation spirituelle” et “Les cheikhs de la confrérie, messagers de fraternité, de paix et de générosité”. Le troisième axe traitera des thèmes relatifs à “L'audience internationale de la confrérie tidjania et le fruit de ses efforts en matière d'éducation spirituelle et sociale”, “La confrérie tidjania et son impact sur la cohésion sociale” ainsi que “La contribution des Tidjanis à la pensée islamique”. Les travaux du colloque seront sanctionnés par plusieurs recommandations.