Le deuxième colloque international de la Tariqa Tidjania, tenu à El-Oued, du 4 au 6 novembre dernier, a confirmé l'algérianité de la zaouïa et ouvert de nouvelles perspectives pour l'action de cette confrérie dont les démembrements s'étendent à tout le continent africain et même en Asie. L'événement a été repris à travers la presse africaine et jusqu'en Indonésie. Mais c'est surtout au Maroc que la tenue de ce colloque international avait suscité le plus d'intérêt. Le royaume chérifien prétend la paternité de la confrérie et a tout fait, y compris en tentant de soudoyer des chefs spirituels de pays africains, pour les dissuader d'assister à la rencontre d'El-Oued. C'est que l'importance de la confrérie, notamment dans des pays comme la Mauritanie, le Sénégal ou encore les pays du Sahel, dérange Rabat qui a vainement tenté de la récupérer pour en faire un outil de propagande à sa politique expansionniste au Sahara occidental. L'importance géostratégique de la zaouïa Tidjania s'est confirmée avec la tenue du colloque international d'El-Oued qui a vu la participation de plus de 500 personnes, dont 200 étrangères, sans compter les milliers d'adeptes qui ont afflué de partout pour y participer. S'il est vrai que ce second colloque a été organisé par la zaouïa, il est aussi vrai que les pouvoirs publics, la présidence de la République en tête, y ont grandement contribué. Le chef de l'Etat, parfait connaisseur du rôle des zaouïas dans les sociétés arabo-africaines, aura étonné y compris les participants par son message adressé au colloque, en raison des références citées et des précisions de taille contenues dans son message pour lever tout équivoque concernant l'algérianité de la confrérie. Dans son discours, le président Bouteflika avait rappelé que la naissance de la zaouïa a eu lieu à Guemar (El-Oued) en 1789, avant d'aller s'installer à Timacine (Ouargla) et d'élire enfin le siège de la khalifat à Aïn Madhi (Laghouat). Dans leur déclaration finale, qui vient de nous parvenir, les participants au second colloque international, ont mis l'accent sur la conjugaison des efforts des membres de la confrérie afin que cette dernière devienne un haut lieu de propagation de l'esprit de tolérance et de dialogue, tout en s'adaptant aux exigences de la modernité. Les participants ont insisté sur la défense des principes spirituels défendus par la confrérie. Ils ont surtout décidé de créer et d'institutionnaliser le cadre d'un noyau de la Tidjania pour communiquer à travers le monde. Cette nouvelle structure devrait être le porte-voix et la vitrine de la confrérie à travers le monde. Les participants ont également insisté sur la traduction et la publication des livres et de la littérature de la confrérie. Ils ont décidé, en outre, de créer une structure chargée de rassembler le patrimoine soufi et de constituer une banque de données des références de la confrérie. Enfin, les participants ont proposé la tenue du troisième colloque international à Alger. Azzeddine Bensouiah