C'est ce qu'a déclaré, jeudi à El Oued, Mohamed El Hafiz, représentant de la Tariqa Tidjania au Nigéria. Les 400 participants au 2e Colloque international de la Tidjania, venus d'une quinzaine de pays, ont décidé d'un commun accord de créer une structure permanente. C'est une des recommandations centrales de ce rendez-vous spirituel interplanétaire qui a pris fin jeudi dans la cité aux «Mille coupoles». Cette structure permanente qualifiée de représentative de la confrérie, aura pour but de consolider ses liens et développer ses connexions à travers le monde. La Tidjania revendique pas moins de 350 millions de disciples à travers la planète. Pour appuyer ce projet fédérateur en gestation, l'accent a été mis sur la nécessité «d'agir pour une synergie des compétences de la confrérie pour en faire un bastion de diffusion de la connaissance et un phare de l'esprit de pardon et de dialogue», a souligné un communiqué émanant des participants. Après celui d'Aïn Madhi (Laghouat) tenu en 2006, le leader spirituel de la Tariqa qui a présidé cette rencontre, a déclaré: «Cela devrait nous permettre de consolider nos liens.» Le cheikh de la Zaouia Tidjania avait déjà, mercredi, souligné l'urgence de positionner «l'humain» au centre des relations internationales pour pouvoir apprivoiser le phénomène de mondialisation qui opère au détriment des pays pauvres. «Le rôle de la confrérie Tidjania est de participer à la mise en place de cet ancrage psychoculturel permettant de fixer localement les migrants», avait ajouté Cheikh Mohamed Laïd Tidjani. L'absence de l'humain doit être comblé par le triptyque: connaissance-travail-croyance. La Tidjania est réputée pour les valeurs de paix et de tolérance qu'elle diffuse à travers la planète. Elle se tient à l'écart de la polémique qui entoure l'idée d'un «choc des civilisations». Cheikh Ahmed Ayane Thiam a toutefois fait remarquer que «les hommes démontrent parfois leur incapacité à assumer leurs responsabilités vis-à-vis d'eux-mêmes et vis-à-vis des autres et ainsi ils commettent des erreurs fatales». Le représentant de la Tidjania sénégalaise faisait allusion aux stigmatisations dont sont victimes les populations musulmanes vivant dans certains pays d'Europe. «L'islamophobie est inadmissible. Elle découle d'une ignorance totale de l'Islam, religion de paix et d'amour, d'amour à l'égard de Dieu et de toutes ses créatures», a souligné le représentant de la Tidjania du Nigéria. Abdessa Med Yahia de la Tidjania en l'Italie a, quant à lui, dénoncé l'impact négatif d'une mondialisation mal maîtrisée sur le dialogue interculturel. Comment rendre plus humaine la mondialisation? Une question centrale de ce second Colloque international «Eduquer spirituellement et moralement», répondent à l'unisson les adeptes de la confrérie Tidjania. Le message est lancé. Des humains sont pointés du doigt pour leur appartenance à une religion ou à une aire géographique déterminée et cela se passe dans des pays qui donnent des leçons de démocratie. La tolérance est ailleurs. «L'Algérie est une véritable terre d'accueil...», a déclaré le représentant de la Tidjania en Italie.