Le colloque international sur la tariqa tidjania s'est ouvert, jeudi, à l'université de Laghouat, avec la participation de 29 pays et d'une centaine d'intellectuels et de personnalités du monde de la culture, venus de différents pays. La cérémonie d'ouverture de ce colloque, organisé par le ministère des Affaires religieuses et des Waqf, s'est déroulée en présence du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, et des membres du gouvernement. Dans un message aux participants, lu par Okbi Habba, conseiller à la présidence de la République, le président de la République a souligné la nécessité de « mettre en exergue les valeurs spirituelles, humaines et esthétiques de l'Islam, lorsque nous l'expliquons aux non-musulmans », ajoutant qu'il importe de « leur présenter la véritable image de cette grande religion ». Pour sa part, le chef du gouvernement a affirmé dans son allocution vouloir faire « de cette rencontre et des zaouias un centre de rayonnement et des tribunes à partir desquelles sont propagés les préceptes de notre religion ». Le ministre des Affaires religieuses et des Waqf, Bouabdellah Ghlamallah, a précisé, de son côté, que ce colloque permet de revenir sur les recommandations du fondateur de la confrérie Tidjania, Cheik Ahmed Tidjani. Cette rencontre, première du genre, est également une « occasion pour raffermir les liens de fraternité entre les participants », a ajouté le ministre. Le colloque international des frères Tidjani vise, expliquent ses organisateurs, à « valoriser les efforts déployés par la confrérie Tidjania pour propager les valeurs de l'Islam et de l'éducation spirituelle et prôner l'entraide, la solidarité et la paix entre les fidèles ». Cette rencontre de trois jours tend également à faire du colloque une rencontre périodique, organisée chaque année à Aïn Madhi, berceau de la confrérie Tidjania. Au premier jour du séminaire, les participants ont mis l'accent sur la particularité de l'éducation spirituelle des frères Tidjani et leur rôle dans la diffusion de la paix et de la fraternité. Le deuxième axe s'intéresse à « La confrérie Tidjania, création et évolution », « Méthode de la confrérie en matière d'éducation spirituelle » et « Les cheikhs de la confrérie, messagers de fraternité, de paix et de générosité ». Le troisième axe traitera des thèmes relatifs à « L'audience internationale de la confrérie Tidjania et le fruit de ses efforts en matière d'éducation spirituelle et sociale », « La confrérie Tidjania et son impact sur la cohésion sociale » ainsi que « La contribution des Tidjani à la pensée islamique ». Dans une déclaration à la presse, en marge du colloque, le chef du gouvernement a déploré que « beaucoup de personnalités, d'intellectuels et de politiques font, malheureusement, l'amalgame entre la religion musulmane et le terrorisme ». Après avoir mis en exergue la « tolérance et l'humanisme de l'Islam », M. Belkhadem a souligné la nécessité d'œuvrer à montrer « à ceux qui ne partagent pas nos valeurs confessionnelles, que l'Islam est une religion de tolérance ». « Une campagne contre l'Islam est menée par ceux qui ne comprennent pas cette religion et ceux qui veulent porter atteinte à son image », a-t-il dit, indiquant que « certains vont même jusqu'à la qualifier de fasciste ». « Les musulmans ont toujours fait preuve de tolérance et ont protégé les chrétiens et les juifs après la chute de Grenade », a-t-il rappelé. Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses et des Waqf a indiqué que les participants débattent de la création d'une instance internationale représentative des Tidjani et siégeant à Alger. « Une institution de ce niveau aurait, sans doute, un impact mondial, notamment dans la promotion de l'Islam en tant que religion de tolérance et de pardon », a estimé le ministre. Créée en l'an 1196 de l'Hégire (XVIIIe siècle) par le cheikh Sidi Ahmed Tidjani, la tariqa tidjania compte plus de 300 millions d'adeptes dans le monde, répartis, notamment, sur le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, le Niger, la Côte d'Ivoire, l'Egypte et, bien sûr, l'Algérie.