Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, a appelé dimanche à Jijel au développement de l'aquaculture dans cette wilaya côtière. Rappelant les potentialités de cette région et les équipements dont elle dispose, il a souligné la nécessité d'accorder une plus grande importance à l'aquaculture qui constitue, a-t-il dit, une "solution de rechange" pour combler le déficit en production halieutique maritime. Le ministre, en visite d'inspection dans la wilaya de Jijel, a reconnu que le secteur de la pêche est "en butte à de nombreux problèmes que l'Etat oeuvre à transcender pour permettre aux professionnels de la mer de travailler à l'aise". Profitant de sa présence au port de Boudis, l'une des étapes de sa tournée, le ministre a été approché par de nombreux pêcheurs, armateurs et professionnels de la mer qui lui ont fait part de préoccupations liées à leur activité. C'est le cas, entre autres, de la cherté des prestations offertes par un investisseur pour la mise à sec des navires sur les terre-pleins. M. Khanafou a rappelé, à ce propos, les mesures incitatives et le soutien accordés par l'Etat au développement et à la promotion de l'aquaculture, relevant qu'à ce jour, seuls deux projets de développement de cette activité, dont un site pour l'élevage des moules - visité par le ministre - ont été enregistrés dans la région. A Ouled Bounar, dans la banlieue de la ville de Jijel, le ministre a inspecté le chantier de réalisation d'une plage d'échouage devant être livrée dans six mois. Cette infrastructure qui accuse un taux d'avancement de 38% permettra de recevoir une quarantaine de petits métiers. Un autre projet similaire est en cours de réalisation dans la commune de Sidi Abdelaziz (Est) pour augmenter les capacités de production halieutique. Autre "fleuron" local du secteur, le port de pêche et de plaisance d'El Aouana, qui a connu un certain ralentissement des travaux en raison, notamment, du manque d'enrochement et des intempéries, sera réceptionné "avant la fin de l'année en cours", selon le directeur de wilaya des Travaux publics. Confié à un groupement d'entreprises luso-brésilien, ce port est constitué de deux pôles, l'un pour la pêche et l'autre pour la plaisance, avec respectivement 70 embarcations de pêche et 140 unités de plaisance. Le taux d'avancement de cette infrastructure portuaire est estimé à 83%. Des travaux de dragage et de déroctage sont également en cours pour permettre la fonctionnalité de ce port qui dispose d'une passe de 7 mètres de profondeur et de 40 mètres de largeur. Une ferme aquacole spécialisée dans la conchyliculture, fruit d'un investissement privé, située à un jet de pierre du chef-lieu de la commune d'El Aouana, livrera sa production d'ici 8 à 9 mois, a-t-on indiqué. "Les moules seront à Jijel ce que la date est a Biskra", a assuré le promoteur qui a fait part au ministre de sa "confiance" quant à l'avenir de son projet. Cette unité aquacole-pilote dont le coût est de plus de 20 millions de dinars, produira 100 tonnes par an de moules et créera 17 emplois. Elle utilisera le procédé de la filière sub-flottante sur une surface de 50.000 mètres carrés en mer et 2.000 mètres carrés sur la terre ferme. Au port de Boudis, opérationnel depuis quelques années, la délégation ministérielle a notamment visité des projets réalisés ou en cours de réalisation, tels que la halle à marée qui a atteint 95% de réalisation, un foyer pour pêcheurs (70%), des entrepôts frigorifiques et des points de vente de matériel de pêche et d'accastillage. Selon un armateur, la prestation offerte pour le levage d'un bateau de pêche de 60 tonnes est facturée à environ 70.000 dinars ce qui, comparativement à d'autres opérateurs installés dans d'autres ports du pays, "est nettement élevée". Selon le promoteur de cet équipement plus connu sous l'appellation de "Roulev" (releveur à bateau), le prix est justifié par l'amortissement de l'investissement qui a coûté, selon lui, plus de 61 millions de dinars.