Selon une source tunisienne, les autorités algériennes ont accordé une aide financière de 100 millions de dollars (721 millions d'euros) à la Tunisie. Cette décision a été annoncée à l'occasion de la visite du nouveau Premier ministre tunisien, Béji Essebsi, récemment à Alger. Cette aide selon la même source, se compose de 10 millions de dollars de don, de 4 millions de dollars de prêt remboursable sur 15 ans à un taux de 1 % avec un délai de grâce de cinq ans et d'un dépôt de 50 millions de dollars à la Banque centrale de Tunisie sans l'ajout d'intérêt sur la somme ainsi déposée. L'économie tunisienne tourne au ralenti depuis le début de l'année 2011 avec, notamment, une chute de la fréquentation touristique provenant des pays du Nord de la Méditerranée. Concernant justement ce thème, le Centre tunisien de veille et d'intelligence économique qui réalise périodiquement des enquêtes auprès des entreprises du secteur privé, dispose selon l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE), de deux ensembles d'observations sur le secteur " Commerce ". Un premier ensemble d'observations a été collecté durant le mois de novembre 2010, alors que le deuxième ensemble d'observations est relatif à la période du mois de février 2011. Les premiers résultats de novembre 2010 montrent qu'aucun des chefs d'entreprises enquêtés du secteur du commerce n'envisage pour les six mois suivants une amélioration de la situation économique, contre 75 % d'entre eux qui annoncent que la situation économique restera la même. Les 25 % restant considèrent que la situation sera moins bonne que la situation du mois de novembre. Les donnes ont changé après la révolution tunisienne de janvier et " durant la première semaine du mois de février 2011, l'appréciation relative à la situation économique durant les six prochains moins est jugée meilleure par 40 % des entreprises enquêtées et qu'elle sera moins bonne par près de 47 % ". Deux sondages effectués à un intervalle relativement court, montrent que les avis peuvent changer en fonction des situations. Ils deviennent " à peu près équilibrés en février, alors qu'ils penchaient vers plus de pessimisme en novembre. Ils passent de -25 % en novembre 2010 à 6,7 % en fin janvier 2011 ". La comparaison entre les chiffres du premier sondage, réalisé en novembre, et le second relatif à février montre que " les niveaux des commandes exprimées en novembre par les entreprises à leurs fournisseurs sont pour les six prochains mois, en dehors des variations saisonnières, plus élevés qu'auparavant pour 10 % des entreprises et sont restés les mêmes pour 80 %, alors qu'en février, les proportions précédentes sont devenues respectivement 13,3 et 33,3 %. Le solde d'opinion passe de 0 à 40 % , ce qui témoigne d'une baisse importante des niveaux de commandes ". Cette même enquête mesure la part de marché des entreprises locales. " Durant les six derniers mois qui précédent novembre 2010, les parts de marchés des entreprises enquêtées ont augmenté chez 10 % d'entre elles et baissé également chez 10 % d'autres entreprises. Au début du mois de février 2011, les proportions relatives à la hausse et à la baisse des parts de marché sont devenues 14,3 et 50 % ". Les entreprises exportatrices, quant à elles, enregistrent une hausse des parts de marché sur la période précédente à novembre par 28,6 %, alors qu'en février, la hausse n'est ressentie que par 8,3 %. Ainsi, durant la période de février, aussi bien pour les entreprises orientées vers le marché local que vers le marché d'exportation, les pertes des parts de marché sont considérables. Aussi, pour les entreprises exportatrices, les anticipations sont meilleures en novembre qu'en février. D'autre part, et en matière de degré de concurrence dans le secteur commercial, 60 % des entrepreneurs enquêtés en novembre estiment que la compétition a été rude durant le semestre qui précède la date de l'enquête. En février, la proportion précédente est passée à 50 %. Concernant les facteurs qui limitent le développement de l'activité, les réponses fournies durant la première enquête de novembre évoquent " les conditions relatives au degré de concurrence avec 35 %, suivies par les coûts de financement, avec 20 %, suivis par l'accès au crédit avec 15 % et l'insuffisance de la demande avec 15 %. En février, les conditions de concurrence sont également citées en premier lieu par 33 % des enquêtés, suivies par la faiblesse de la demande et l'accès au crédit avec près de 16 % pour chacun des facteurs. Le coût de la main-d'œuvre n'est cité que par 1 % des répondant.