La situation critique libyenne a fini par influer sur l'ordre du jour consigné sur l'agenda du ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci et son homologue russe, Serguei Lavrov, en visite, hier, à Alger. Le cachet politique et diplomatique s'est implicitement installé, chamboulant cette première visite qui survient six mois après celle entreprise, en Algérie, par le président russe Medvedev. L'intervention militaire en Libye de la coalition fait réagir les deux pays et relègue au second plan la question économique et sociale qui unit les deux pays signataires d'un accord de partenariat en 2001. Russes et Algériens "désapprouvent" "le dépassement" de la coalition et rappellent les termes de la résolution 1973 prise par le Conseil de sécurité. L'Algérie profite, d'ailleurs, de "cette occasion" pour "appeler une nouvelle fois, à la cessation immédiate des hostilités et des interventions étrangères et ce, afin d'épargner la vie de nos frères libyens". Mourad Medelci souligne que la "crise profonde" que traverse la Libye "s'est aggravée avec l'entrée en action des forces aériennes" des pays prenant part à l'établissement de la zone d'exclusion aérienne en Libye. Notre pays, et à travers son chef de la diplomatie, juge "(…) disproportionnée cette intervention par rapport à l'objectif assigné par le Conseil de sécurité de l'ONU dans sa résolution 1973". D'ailleurs cet avis est pleinement partagé par la partie russe représentée par Serguei Lavrov qui avait déclaré que "si cette situation persiste, nous serons exposés à de nouvelles manifestations du terrorisme international et de nombreux autres phénomènes qu'il faudrait mieux éviter". Mais au-delà de cette crise, sur laquelle statuera une nouvelle fois le Conseil de sécurité, lors de sa prochaine réunion, l'appel de l'Algérie continue à être lancé en direction de la coopération économique et sociale. A ce propos, le ministre algérien des Affaires étrangères réitère son appel, avec cette fois-ci la "promesse" de "faire participer, de façon plus large encore, les entreprises de Russie à des centres de développement économique et social de notre pays ". Le peu d'enthousiasme affiché par les investisseurs étrangers qui semblent bouder notre pays et les résultats négatifs qui risquent d'être subi par le programme présidentiel auraient incité Medelci à aller de l'avant et être un peu plus "agressif", se voulant, à cet effet, plus "clair", il précisera que ces entreprises russes prendront part à la réalisation du programme quinquennal 2010-2014. Il est à rappeler que ce partenariat qui évolue, selon Medelci, "dans des secteurs extrêmement sensibles tel que le domaine militaire et celui de la lutte contre le terrorisme" comprend aussi "la coopération économique" qui est également importante et s'inscrit "dans le domaine, de l'énergie, de l'énergie fossile, du nucléaire et d'autres domaines hors hydrocarbures". Medelci assure que "la Fédération russe et l'Algérie travaillent sur deux objectifs principaux ; le premier, l'industrie minière, la métallurgie, l'industrie mécanique et l'agriculture pour citer les principaux volets de cette coopération hors hydrocarbures". Le deuxième objectif concerne "le domaine de la technologie" dans lequel les deux pays ont convenu "de travailler ensemble dans différentes applications technologiques et notamment dans le domaine du spatial et des échanges universitaires".