Une réunion d'experts africains à Nairobi a exhorté, jeudi, le continent à se concentrer sur l'esprit d'entreprise s'il veut éradiquer la pauvreté qui prévaut dans la région. Le professeur Robert Vivian, qui est le président de la société sud-africaine d'Histoire économique, a déclaré que l'esprit d'entreprise est plus efficace dans l'élimination de la pauvreté que l'aide étrangère et des initiatives nationales par des sociétés appartenant à l'Etat. "Les entrepreneurs en Afrique doivent montrer la voie pour que le continent offre une forte croissance économique et réduise la pauvreté", a déclaré M. Vivian lors d'une conférence économique et culturelle à Nairobi. M. Vivian a indiqué que les populations de la région de l'Afrique ne doivent pas avoir peur d'échouer dans la première ou deuxième tentative en affaires. La Banque mondiale a déclaré que 32 des 48 pays les plus pauvres sont situés dans la région africaine. "Les entrepreneurs sont le seul espoir pour l'Afrique. Les hommes d'affaires en herbe du continent doivent être guidés par leurs gouvernements respectifs au lieu de les gêner", a estimé, quant à lui, le professeur David Sterling de l'Université de Strathmore. Le taux de chômage s'élève en moyenne à 50 %. Actuellement, la plupart des gens ayant des idées éprouvent des difficultés à créer une entreprise dans le continent en raison de nombreuses réglementations imposées par les autorités. "Bien que cela prenne moins de trois jours pour créer une entreprise aux Etats-Unis, il faut plus de trois mois dans la plupart des pays africains", a déclaré M. Sterling. Notons par ailleurs qu'une réunion d'experts des pays africains, organisée par l'Union africaine (UA) et la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (UN-CEA), a commencé ses travaux jeudi à Addis Abeba en Ethiopie pour des discussions sur la transformation économique en Afrique. La réunion, se déroulant du 24 au 27 mars, précède la 4e Conférence commune des ministres des Finances, du Plan et du Développement économique prévue les 28 et 29 mars, dont le thème est "Gouvernance du développement en Afrique : le rôle de l'Etat dans la transformation économique". Les experts devraient adopter un rapport concis contenant les principales recommandations présentées lors de sa réunion, qui seront soumises pour l'adoption par la Conférence ministérielle.