Malgré la désaffection des ménages algériens pour l'assurance contre les catastrophes naturelles (Cat-Nat), pas moins de 193 000 contrats d'assurance-habitation ont été souscrits en 2010. Intervenant jeudi au cours d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale, Tayeb Louh, a affirmé que ces contrats d'assurance ont été souscrits, conformément aux dispositions de l'ordonnance n°03-12 relative à l'assurance contre les risques des catastrophes naturelles et à l'indemnisation des victimes, en vertu des dispositions de laquelle tout propriétaire d'un bien immobilier en Algérie doit souscrire un contrat d'assurance-dommages, pour préserver son bien des risques d'une catastrophe naturelle. Concernant le développement de ce type d'assurances, le ministre a estimé qu'en sus de l'aspect juridique, il faut "sensibiliser" davantage le citoyen à l'importance de souscrire ce type d'assurance. L'assurance des biens immobiliers ou autres contre les catastrophes naturelles, bien qu'obligatoire depuis sept ans, la part de cette assurance (CAT-NAT) dans la structure globale du secteur des assurances en Algérie demeure insignifiante et représente environ 2% du chiffre d'affaires global. Ainsi, le chiffre d'affaires consolidé que devrait réaliser cette branche en 2009 avoisine les 1,5 milliard de dinars sur un résultat total de 76 milliards DA, alors qu'en 2008, il s'établissait à 1,35 milliard DA sur un chiffre d'affaires global de 67,6 milliards DA. Les raisons de la faible proportion des souscriptions enregistrées par cette branche d'assurance est due, selon les experts de ce secteur, à l'absence criarde d'une culture d'assurance, comme la révèle une enquête réalisée par le CNA, que "moins de 20% des personnes ayant souscrit une assurance contre les effets des catastrophes naturelles ont volontairement souhaité se protéger", ajoutant à cela, le manque d'information et de communication auprès des populations ciblées,lesquelles incriminent aussi leurs propres difficultés financières et le plus préoccupant encore, c'est le "manque de crédibilité" dont jouiraient, à leurs yeux, les différentes sociétés d'assurance lorsqu'il s'agit de prendre en charge leurs assurés. Néanmoins cette question implique étrangement le ministre du Travail alors que celle-ci relève du département des finances. En effet, l'assurance-habitation contre les catastrophes naturelles dont les séismes, les inondations et autres ne relève pas des agences de sécurité sociale mais des compagnies d'assurance agréées relevant du secteur économique, a précisé le ministre. En effet, e système national des assurances repose sur deux principes à savoir: la solidarité et la distribution, a rappelé le ministre, soulignant qu'il couvre toutes les filières de la sécurité sociale citées dans les conventions internationales. Ces filières concernent notamment l'assurance-maladie, l'assurance-maternité, l'assurance capital-décès et l'assurance contre les accidents de travail et les maladies professionnelles.