Le gouvernement libyen est "prêt à mettre en oeuvre la feuille de route" proposée par l'Union africaine (UA) pour mettre un terme à la crise en Libye, ont affirmé vendredi les représentants du régime du colonel Maammar El-Gueddafi, lors d'une réunion à Addis Abeba au siège de l'organisation panafricaine. "Nous sommes prêts à mettre en oeuvre la feuille de route envisagée" par le Comité de l'UA sur la Libye, "dont l'adoption et la mise en oeuvre d'une politique qui répond aux aspirations du peuple libyen de façon pacifique et démocratique", ont déclaré au cours de la rencontre les membres de la délégation libyenne, et dont le discours a été transmis à la presse. Opposé à l'"intervention militaire extérieure" en cours en Libye, le comité de cinq chefs d'Etat (Afrique du Sud, Congo, Mauritanie, Mali et Ouganda) a "développé une feuille de route, à la fois réaliste et adéquate", qui propose "la cessation immédiate de toutes les hostilités", la "coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement" de l'aide humanitaire", selon le président de la Commission de l'UA, Jean Ping. Elle prévoit également "la protection des ressortissants étrangers, y compris les travailleurs migrants africains", et "l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle", a souligné M. Ping, pour qui "l'UA a constamment souligné la légitimité des aspirations du peuple libyen à la démocratie".Par ailleurs, le comité des chefs d'Etat africains a réitéré, vendredi soir à Addis Abeba, sa volonté d'accomplir pleinement sa mission, y compris la visite programmée en Libye pour y rencontrer les parties libyennes "au plus haut niveau". Dans un communiqué sanctionnant les travaux, le comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye, élargi aux partenaires et aux pays voisins dont l'Algérie, exprime l'appui des participants à la prise de toutes les dispositions requises à cet effet. Cette réunion a vu une participation "importante" des partenaires de l'Union africaine, notamment l'ONU, la Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la Conférence islamique, l'Union européenne et les pays membres du Conseil de sécurité, note-t-on. La position exprimée s'articule autour de la cessation immédiate de toutes les hostilités, la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement "diligent" de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin, la protection des ressortissants étrangers, y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye". Elle prône également "l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle, sur la base des aspirations légitimes du peuple libyen à la démocratie, à la paix et à la sécurité ainsi qu'au développement socio-économique". Cette position se fonde de la feuille de route, adoptée par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA pour le règlement de la crise libyenne, contenu" dans le communiqué de la 265e réunion du CPS de l'UA du 10 mars 2011 et dans celui de la réunion du comité ad hoc de haut niveau (19 mars 2011), dont la réunion a réaffirmé la "validité". Sur le terrain, La ville stratégique d'Ajdabiya, dans l'est de la Libye, est tombée samedi aux mains des rebelles, qui avançaient vers l'ouest, une semaine après le début de l'intervention internationale contre les forces de Mouammar Kadhafi. Des bombardements aériens avaient visé vendredi après-midi les positions des forces loyalistes. Profitant de cet appui, les rebelles ont repris l'offensive et pénétré dans ce carrefour stratégique, situé à 160 km au sud de Benghazi, le fief de l'opposition. Ajdabiya est la première ville reprise par les rebelles depuis le début, le 19 mars, de l'offensive de la coalition internationale. "Ajdabiya est à 100% sous le contrôle de nos forces, et nous poursuivons les forces de Kadhafi sur la route de Brega", à quelque 80 km plus à l'ouest, a déclaré un porte-parole des insurgés à Benghazi, Chamsiddin Abdoulmolah. Les corps d'au moins 21 combattants des forces loyales au colonel Kadhafi ont par ailleurs été ramassés dans le désert après les raids de la coalition, selon une source médicale. La coalition n'a pas relâché sa pression en d'autres points du pays. Elle a mené des attaques vendredi soir et dans la nuit sur la ville de Zliten à 160 km à l'est de la capitale, sur la région d'Al-Watia (ouest) et a bombardé un site militaire à Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli, selon la télévision libyenne et un témoin.Plusieurs sites militaires sont situés dans cette banlieue est de la capitale, visée quotidiennement par les raids de la coalition.