Là où ils partent, " Essaha " (La place, 2010) de Dahmane Ouzid et "Garagouz" (2010) d'Abdenour Zahzah triomphent. Dans la catégorie long-métrage, le premier film vient de rafler son nième trophée, "Mention spéciale du jury" Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan au Maroc, tandis que le second a obtenu dans le genre court-métrage le "Prix spécial du jury".En revanche, pas de prix pour "Khouya " (mon frère " de Yanis Koussim qui représentait l'Algérie dans la catégorie court métrage. Chacun des films "Essaha " et " Garagouz " raflent ainsi depuis leur sortie en 2010 plus d'une vingtaine de prix et ça semble continuer puisqu'ils sont présents dans la plupart des festivals internationaux qui existent à travers le monde. Le grand prix de cette 17e édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan (FICMT) est revenu au long-métrage marocain "La mosquée" du réalisateur Daoud Oulad Sayed. Ce réalisateur a dans une déclaration manifesté sa vive satisfaction en rappelant qu'il était très "content de cette distinction qui confirme que là où le film est projeté, notamment dans les festivals, il est remarqué". "Ces distinctions lui donnent de la visibilité pour poursuivre sa carrière afin qu'il soit vu par tous les publics", a-t-il dit. Hôte régulier de ce Festival, l'Algérie y participait avec ces trois films qui ont d'ailleurs beaucoup voyagé. Présidé cette année par le franco-russe Igor Minaiev, l'Algérie est partie à cet événement avec dans la catégorie "long-métrage", l'éternel "Essaha" (La place, 2010), cette comédie musicale de Dahmane Ouzid qu'on présente comme historique et inédite. Ce film a représenté l'Algérie dans de nombreux festivals, à l'instar du récent Festival panafricain du film de Ouagadougou (Fespaco) qui a décerné au film le Prix du système des Nations unies pour la lutte contre la pauvreté. La production d'Ouzid avait également obtenu en décembre 2010, le double prix collectif d'interprétation masculine et féminine au Festival international du film arabe d'Oran. Dans la section "court-métrage", il y eut deux œuvres algériennes à ce rendez-vous culturel (26 mars - 2 avril) qui a vu la participation de 14 pays et la projection de quelque 50 films. Les spectateurs ont donc eu l'occasion de voir "Garagouz" (2010) qui a remporté deux prix au 28e "Festival tous courts d'Aix en Provence" (France) et une autre distinction "Prix du Public-Midi Libre-Kodak" au 32e Festival méditerranéen de Montpellier (octobre 2010). Ils ont également découvert le court (16 mn) de Yanis Koussim , qui a obtenu le "Prix du Jury cinéma et jeunesse" au Festival international du film de Locarno (Suisse 2010). "Khouya" avait participé dans pas moins de cinq festivals de court-métrage, notamment ceux de Clermont-Ferrand (France), Nimègue (Hollande) et Abou Dhabi (Emirats arabes unis). Le cinéma algérien toujours présent Le cinéma algérien était d'autre part présent comme chaque année avec le défunt Azzedine Meddour, réalisateur notamment de "Adrar N'Baya" (La montagne de Baya, 1997) dont un prix du Festival porte le nom. Les organisateurs de ce Festival annuel avaient institué depuis son décès en 2000 le "Prix Azzedine Meddour" pour rendre hommage à "un grand ami du festival" qui avait obtenu le "Prix de la première œuvre de fiction" (1999) dans la catégorie long-métrage et à un metteur en scène qui a réussi à "produire un grand film en langue amazighe". Par ailleurs, Mohamed Bensalem, réalisateur, critique et écrivain algérien est intervenu au colloque "Film documentaire: problématiques, thèmes et défis" pour donner son point de vue sur l'expérience algérienne dans le cinéma documentaire. Mohamed Bensalem est actuellement enseignant-chercheur à l'université d'Oran-Essenia et au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). Onze longs-métrages, 17 courts-métrages et 12 documentaires réalisés entre 2010 et 2011 représentant la diversité, la richesse culturelle et cinématographique de la Méditerranée, étaient en lice à ce festival auquel étaient conviés quelque 200 invités dont 120 étrangers. Outre le grand prix du Festival (prix de la ville de Tétouan), les films en compétition se disputaient les récompenses suivantes: Prix spécial du jury, Prix de la meilleure interprétation masculine, Prix de la meilleure interprétation féminine et Prix du public. La 17e édition de cette manifestation culturelle fut marquée par l'hommage qui a été rendu aux réalisateurs Claude Chabrol (France), Daoud Abdelsayad (Egypte), Abdelkader Lagtaa (Maroc) et à la réalisatrice Chus Gutierrez (Espagne). Par ailleurs, une table ronde sur "Les expériences éducatives et associatives dans la promotion du cinéma en Méditerranée" fut organisée en marge de ce festival. Créé en 1985 par un groupe de cinéphiles réunis dans l'Association des Amis du Cinéma de Tétouan, le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan s'est fixé pour objectifs la promotion et la mise en valeur des cinématographies des pays du pourtour méditerranéen.