Le colossal rendez-vous de "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011" a ouvert ses portes depuis le 15 février dernier avec son barda de festivités, mais son coup d'envoi solennel et politique aura lieu samedi, journée symbolique du Savoir. Politique parce que c'est le président de la République lui-même qui donnera le feu vert, le jour où l'on célébrera la connaissance, pour que la fête commence et que les délégations étrangères qui sont au nombre de 20 selon la ministre de la Culture Khalida Toumi, en plus des 80 ambassadeurs qui sont attendus, prennent place à ce concert multicolore de la Culture. A partir de samedi prochain, "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 " sera non pas une fête nationale mais internationale du fait que des pays musulmans dont la Tunisie et l'Egypte, seront les hôtes privilégiés de cette rencontre qui fut depuis le départ uniquement locale. Il faut peut être s'attendre à un petit discours du Président qu'on n'a pas entendu depuis longtemps, car dans la tribune, sur les gradins, il y aura des auditeurs exceptionnels qui sont le peuple et les diplomates des pays musulmans en proie à des vagues successives de protestation. Un auditoire en somme qu'il faut rassurer et mettre en confiance, l'Algérie étant un pays stratégique du bassin méditerranéen. Le rendez-vous entamera son acte II international avec une série de festivités principalement lyriques comme la grandiose parade au niveau du plateau "Lalla Setti" surplombant Tlemcen, avant de montrer les chantiers colossaux qui ont été élaborés plus d'une année auparavant. Il faut dire qu'après " l'Année de l'Algérie en France " en 2003, puis "Alger capitale de la culture arabe en 2007 ", le PANAF en 2009, c'est l'événement le plus titanesque que l'Algérie ait connu. Point commun à tous ces rendez-vous, ils durent toute l'année. Centralisée pour la plupart du temps dans la capitale, on a voulu cette année transférer à l'Ouest du pays cette manif, parce que " Tlemcen recèle 78% du patrimoine culturel islamique " avait expliqué la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Tlemcen 2011, pullulera de conférences, d'expositions, de concert, de théâtre etc. Le gros du programme s'était préparé dans la capitale, car c'est là que sont fixés les artistes dans tous les domaines confondus. Les tribunes pleines toute l'année Plus de 50 films entre longs métrages, documentaires et courts métrages, seront montrés, une aubaine alors que par d'autres temps, l'Algérie ne réalise qu'une moyenne d'un film par an. Ces œuvres à projeter tout au long de l'année prochaine, abordent les aspects culturel, scientifique et artistique de la capitale des Zianides. Le but étant de mettre en relief le patrimoine civilisationnel de cette cité et montrer le niveau atteint dans les domaines de l'architecture urbanistique, les arts, l'artisanat et les métiers, selon un responsable de la culture. Seront mis en évidence également à l'occasion, les biographies et les œuvres de personnalités scientifiques, religieuses, artistiques et historiques qui ont marqué d'une manière significative la ville antique de Tlemcen. Parmi ces célébrités, le fondateur de l'Etat des Mouahiddine, Abdelmouméne Ben Ali, le grand écrivain Mohamed Dib, auteur de la célèbre trilogie (La grande maison, L'incendie et Le métier à tisser), le doyen de la musique andalouse, cheikh Larbi Bensari et la princesse de l'art du Hawzi, cheikha Tetma. De plus, il faut savoir que le montant global investi pour la remise en forme de la ville est de 11 milliards de DA, réservé par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme pour contribuer à l'amélioration urbaine de Tlemcen. Noureddine Moussa accompagnant la ministre de la Culture en mai dernier pour une visite, a indiqué que son département ministériel va prendre en charge diverses opérations d'amélioration urbaine, afin d'embellir les aspects extérieurs de la ville (trottoirs, éclairage public, etc). Le ministre a, par ailleurs, souligné que "ces opérations vont accompagner d'autres importants projets qui vont donner une bonne image aux invités de l'Algérie". Par ailleurs, le premier tour de manivelle d'un documentaire sur les rois, émirs et suzerains ayant régné à Tlemcen, a été donné à la fin du mois de juin dernier, à Constantine ; par le directeur artistique de la société "Traveling Films". Selon Mourad Djeghri, cette production de 70 minutes, écrite par le Dr Mohamed Guentari et qui entre dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011", comporte des tableaux retraçant les principaux monuments et sites historiques de cette ville de l'extrême-ouest algérien. Il est également précisé, que Traveling Films s'apprête à tourner une série religieuse intitulée "Li Koulli Aya hikaya'' (un verset, une histoire), de six épisodes de 15 minutes, pour expliquer la Révélation coranique. Selon la ministre de la Culture qui s'est rendue plusieurs fois sur les lieux, la restauration des sites et monuments historiques de Tlemcen serait de " qualité appréciable". Les entreprises nationales chargées de la restauration des sites historiques de la wilaya de Tlemcen, ont atteint "une qualité et un niveau appréciables " dans leur travail a indiqué Khalida Toumi. Côté théâtre, seulement cinq (5) textes dramatiques ont été retenus pour être mis en scène. Cette information a suscité une grande surprise, car la commission sélective devait choisir au moins douze (12) textes. Les membres de la commission justifient leur décision par le fait que " le niveau des textes était très modeste d'autant plus que nous avons remarqué qu'il y avait de grandes lacunes au niveau de la structure et de la langue dramatique, et de manière générale ; un réel manque dans le traitement des textes dramatiques ". Les pièces variées par leurs thèmes et leurs genres sont de Lissan-Eddine Ibn al-Khatib, de Hassan Meliani (M'sila), Yatkan Hassan Agha et la tempête de Charles Quint de Belkacem Meghzouchène (Tizi-Ouzou), L'honneur des Zianides de Mohamed Merah (Tlemcen), L'immolé révolté de Hocine Tlayleb (Tipaza) et Lueur d'espoir de Badreddine Ben Triki (Alger). De la musique, des conférences sur les soufis, des tables rondes et colloques sur l'histoire émailleront également cette fête grâce à laquelle Tlemcen a bénéficié d'un extraordinaire relookage.