Ce sont 18,7 millions d'électeurs qui sont attendus aujourd'hui pour désigner leurs représentants à l'Assemblée populaire nationale. Les Algériens auront à choisir leurs députés parmi les 12 229 candidats issus de vingt-quatre formations politiques et les spéculations vont bon train sur la composition de la nouvelle assemblée. Certains observateurs vont même jusqu'à prédire une présence plus marquée de deux partis de l'opposition, chose qui influera sur le fonctionnement de la chambre basse du Parlement. Le parti de la majorité est, quant à lui, pratiquement certain de conserver sa place de première force politique du pays. Chose que le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem, a réitéré à plus d'une occasion. Pour sa part, le RND prévoit de détenir la seconde place, tandis que le MSP espère remporter 30% des siéges. L'opposition, quant à elle, place beaucoup d'espoirs dans cette consultation électorale pour revenir en force. C'est le cas notamment du PT qui opère un véritable forcing électoral. Le RCD élargit ses chances en Kabylie, en l'absence du FFS qui a choisi la voie du boycott, mais également le parti de Rédha Malek (ANR) qui regroupe des représentants d'autres formations politiques à l'instar du leader de l'UDR, M. Amara Benyounes. Une chose est sûre, désormais ce sera aux urnes de juger. Il faut dire aussi que la majorité des partis ont insisté, dans leurs discours électoraux, sur la nécessité de participer massivement à ces échéances électorales. Le taux de participation reste difficile à situer. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Nourreddine Yazid Zerhouni, avait souligné dans une déclaration à la presse, ce mardi, en marge de la visite de deux jours effectuée par le président de la République dans la wilaya de Annaba, qu'en l'absence de sondages sérieux à ce sujet il faut s'attendre à une participation correcte qui ne sera pas différente des années précédentes. Il a ajouté qu'il y a plusieurs conditions qui déterminent la participation, citant, entre autres, l'atmosphère générale dans le pays et la qualité des candidats. Tout en constatant que chez nous les élections présidentielles sont toujours exceptionnelles et les législatives n'attirent pas beaucoup de monde, tout dépend des candidats en lice. Il a aussi rassuré que le dispositif sécuritaire nécessaire a été mis en place pour que cette élection se déroule "dans les meilleures conditions possibles". D'autre part, la fraude reste aussi parmi les points essentiels que la population et les partis craignent. Sur ce point, M. Saïd Sadi, président du RCD et tête de liste dans la capitale, avait qualifié mardi à Alger de "trahison nationale" toute tentative de fraude aux législatives. "Si la fraude existe ce serait une trahison nationale". Le ministre de l'Intérieur, pour sa part, avait assuré mardi que les élections législatives seront transparentes, soulignant que la transparence est de plus en plus ancrée dans l'esprit de notre administration. Avant d'ajouter que les amendements à la loi électorale de 2002 ont porté leurs fruits et s'il y a fraude ce sera du fait des candidats ou de leurs représentants. Il a rassuré également que les procès-verbaux de dépouillement seront remis aux représentants des partis politiques au niveau des bureaux de vote, comme le stipule la loi électorale. Il est à rappeler dans ce cadre que le chef de l'Etat a appelé dans une instruction tout le monde à prendre ses responsabilités dans ce scrutin.