Le système financier mondial a gagné en stabilité durant ces six derniers mois, grâce à de meilleurs résultats macroéconomiques et au maintien de politiques accommodantes. Des fragilités subsistent cependant. Les marchés émergents se heurtent à de nouveaux défis liés à l'essor de la demande intérieure, à la croissance rapide du crédit, aux politiques macroéconomiques relativement accommodantes et aux importantes entrées de capitaux. Les risques géopolitiques pourraient aussi peser sur les perspectives économiques et financières, les cours du pétrole s'inscrivant nettement en hausse, alimentés par les craintes de perturbations de l'offre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, indique un résumé analytique émis par le FMI. Dans les pays avancés l'accompagnement macroéconomique et l'apport de liquidités doivent céder le pays à des politiques plus structurelles.Autrement dit, il s'agit de miser moins sur la "prévention" (leaning) et plus sur le "traitement" (cleaning) du système financier. Cela signifiera une diminution du levier financier et un rétablissement de la discipline du marché, tout en évitant les perturbations économiques ou financières durant la phase de transition. Le travail engagé pour retirer les garanties (implicites) des pouvoirs publics et veiller à ce que les obligataires prennent en charge toute perte future doit pouvoir s'appuyer sur le renforcement plus rapide des bilans bancaires, la viabilité à moyen terme des finances publiques et la correction du surendettement dans le secteur privé. Les économies émergentes devront, quant à elles, maîtriser les risques de surchauffe et prévenir l'accumulation de vulnérabilités pour ne pas avoir à administrer de "traitements" par la suite. Leur croissance continue d'être plus vigoureuse que celle des pays avancés, nourrie par une intensification des flux de portefeuille. Ces entrées exercent des tensions sur certains marchés financiers, contribuant à une accentuation du levier financier, à des risques de bulles d'actifs et à des pressions inflationnistes. Les autorités devront s'employer davantage à endiguer l'accumulation de risques macro-financiers pouvant brider la croissance et ébranler la stabilité financière. Dans certains cas elles devront durcir leur politique macroéconomique et, le cas échéant, déployer des outils macro-prudentiels pour assurer la stabilité financière. Il sera également dans leur intérêt de renforcer la capacité d'absorption du secteur financier en augmentant la portée et la profondeur des marchés de capitaux locaux.Durant les mois à venir, le défi le plus pressant sera celui du financement des banques et des Etats, notamment dans certains pays vulnérables de la zone euro. Comme le précise le chapitre 1 de la présente édition du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, dans ces pays les politiques d'assainissement budgétaire et de renforcement des bilans bancaires doivent s'appuyer sur des assurances crédibles que les appuis multilatéraux ont une capacité d'adaptation et des moyens suffisants pour faciliter une inversion ordonnée du levier financier sans créer d'autres tensions dans le financement des budgets ou des banques. Dans d'autres pays, si les financements posent moins de problèmes, ils continueront toutefois de susciter des préoccupations. Selon un scénario de référence, la montée des coûts de financement et l'alourdissement du stock de la dette publique entraîneront une augmentation des charges d'intérêts pour l'Etat dans la plupart des économies avancées. Si la résorption des déficits se poursuit selon les prévisions, les coûts d'intérêts en règle générale devraient demeurer gérables, encore que des progrès beaucoup plus importants soient nécessaires aux Etats-Unis et au Japon dans le rééquilibrage, à moyen terme, des finances publiques, de manière à maîtriser les risques baissiers pour la stabilité financière et de préserver le climat de confiance. Au Japon, la priorité immédiate sur le plan budgétaire est d'accompagner la reconstruction après le séisme, en renouant au moment opportun avec les progrès vers le rééquilibrage à moyen terme.