Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural est revenu longuement, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale sur les annonces faites par le président de la République, lors de son dernier discours à la nation, en estimant qu'elles sont " importantes".La question des disparités entre les régions figure ainsi parmi les " priorités de l'Etat qui a toujours réservé des plans spéciaux en vue de réduire l'écart existant ". Tout en rappelant que " 13 millions d'Algériens vivent en milieu rural ", le ministre a affirmé qu'il ne " peut y avoir de développement durable sans un développement touchant l'ensemble du territoire sans exclusion aucune ". Pour lui qui défend son secteur avec force "le monde rural est synonyme d'avenir" préconisant plus d'efforts pour inverser la tendance et ce, en travaillant pour que " l'exode prenne un autre sens ". En d'autres termes, il estime qu'il faut encourager les jeunes à s'installer en milieu rural. Mais cela demande des conditions qu'il faudrait mettre en place au préalable, comme le travail qui ne doit pas se focaliser uniquement sur l'agriculture ", a-t-il dit. Le ministre invite ainsi les collectivités locales à être de la partie pour " réaliser des projets de la base vers le haut ". Ces projets seront en partie pris en charge par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui a mobilisé " 60 milliards de dinars pour réaliser des projets économiques ", a-t-il affirmé, ajoutant que ces " fonds doivent être bien utilisés". Au total, explique le ministre, ce ne sont pas moins de " 12 000 projets ruraux entre 2009 et 2014 qui seront réalisés et qui toucheront 5 à 6 millions d'habitants ". Des projets qui permettront de "fixer les populations, dont 2 millions ont déjà pris le chemin du retour". Pour Rachid Benaïssa, l'exode a été réduit et les projets proposés via les différentes aides de l'Etat ont suscité un engouement chez ces populations. Le travail entamé s'inscrit dans la durée et se veut une " politique en profondeur qui offre plusieurs facilitations comme l'accès au foncier agricole et des aides pour l'investissement dans les régions des Hauts-Plateaux et le Sud où le foncier est cédé au dinar symbolique ". Le tout est d'arriver à " valoriser le travail et la production locale comme les produits du terroir qui bénéficient d'un label ". Rachid Benaïssa a eu cette réflexion sur les grandes villes qui continuent d'attirer des flux des populations en déclarant qu'elles doivent être des villes rayonnantes et non attractives ". Ce qui n'est pas le cas actuellement où les commodités sont disponibles dans ces villes alors que les régions reculées souffrent d'un déficit en infrastructures de base, que ce soit pour la santé ou l'éducation. Le département de Benaïssa se lance en tout cas dans un défi, celui de stabiliser les populations et de faire revenir celles ayant déjà quitté le milieu rural.