Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, Farouk Ksentini, a fustigé des pratiques qui portent atteinte à l'économie nationale. En premier lieu, il déplore la prolifération du fléau de la corruption dans la sphère économique, allant jusqu'à la considérer comme un " sport national qui freine le développement du pays ". Farouk Ksentini a constaté, et c'est ce qu'il a souligné, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, "l'enrichissement illégal de certaines citoyens", ajoutant que la corruption a pris de l'ampleur ces dernières années en Algérie. Plus grave encore, la corruption, selon le président de la CNCPDH " décourage les investissements directs étrangers tout comme les investisseurs nationaux ". Farouk Ksentini estime ainsi " insoutenable cette situation " et rend la vie difficile dans un pays gangréné par la corruption. Quelles sont alors les solutions pour remettre de l'ordre et tenter de mettre un terme à de tels actes qui classent l'Algérie parmi les pays où la corruption est très répandue ? Farouk Ksentini estime que c'est d'abord le rôle des magistrats et des services de sécurité qui doivent mener une lutte sans merci contre la corruption. Un travail qui ne peut pas être couronné de succès sans la " collaboration du citoyen appelé lui aussi à dénoncer les actes de corruption ". Il rappelle aussi l'importance de la mise en place, dernièrement, sur instruction de président de la République, de la commission chargée de lutter contre la corruption. Farouk Ksentini est revenu, par ailleurs, sur le dernier discours du chef de l'Etat en estimant qu'il a été agréablement surpris d'apprendre le train de mesures décidées en faveur de la promotion des droits sociaux des citoyens et de la démocratie en Algérie. Concernant le rapport établi par sa commission sur la situation des droits de l'homme en Algérie, il a annoncé qu'il est remis au président de la République avant la fin du mois en cours. Globalement, il estime que des avancées sont enregistrées dans ce domaine, mais beaucoup reste à faire. " Il faut d'abord se débarrasser de la bureaucratie, améliorer la justice et cela implique des magistrats de qualité qui doivent aussi recevoir une formation de qualité ", a-t-il analysé. Farouk Ksentini considère, et c'est son constat, que dans ce domaine les " choses avancent timidement ". De même pour les droits sociaux comme la santé, l'éducation et le chômage, Farouk Ksentine estime qu'il y a des efforts qui sont consentis par l'Etat, mais il est " difficile de rattraper un retard de 40 ans ". Dans ce cas précis, il considère que c'est une " urgence de mettre fin aux disparités entre les régions, dont certaines, comme celles du Sud sont, complètement oubliées ".A propos de la décision de dépénaliser l'acte de gestion, Farouk Ksentini estime que le principe est " encourageant car il libère les initiatives ", mais se dit être dans l'attente de voir les textes d'application promulgués.