On pourrait dire que la catastrophe de Fukushima a été presque une aubaine pour Tchernobyl .Vingt-cinq ans après la pire catastrophe nucléaire de l'histoire, l'Ukraine est à la recherche de crédits pour sécuriser le site du réacteur, dont l'explosion, le 26 avril 1986, avait contaminé une grande partie de l'Europe de l'Est. Quelques semaines après le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon, la crainte que la même catastrophe se répète à Fukushima, où le risque d'un nouvel incident nucléaire n'est pas encore écarté, persiste ce qui pousse la communauté internationale à répondre présente. Une conférence des donateurs a ainsi débuté hier à Kiev (Ukraine). 575 millions d'euros ont été trouvés sur les 740 millions manquant pour achever la nouvelle chape isolant le réacteur de Tchernobyl. Un chantier d'un coût total de 1,5 milliard d'euros. Après la catastrophe, le réacteur avait été recouvert à la va-vite d'une épaisse chape de béton qui est maintenant fissurée. En 2007, un consortium formé par les sociétés françaises Bouygues et Vinci a remporté l'appel d'offres pour la construction d'un nouveau sarcophage étanche. Cette initiative de confinement implique une grande arche en acier de 108 m de haut et d'un poids de 20 000 tonnes qui sera assemblée à côté, puis glissée au-dessus du sarcophage existant. Les travaux commencés fin 2010 doivent être achevés en 2015.José Barroso qui a annoncé l'apport de 110 millions d'euros par l'Union européenne, François Fillon, a lui aussi confirmé l'aide de la France. Le Premier ministre, qui co-préside le sommet au titre de la présidence française du G8, a promis 47 millions d'euros. " Nous n'avons pas le droit d'oublier Tchernobyl ", affirme Fillon pour qui le drame de Fukushima ravive le souvenir de Tchernobyl. " Plus que jamais notre responsabilité est de joindre nos efforts pour limiter les conséquences de telles catastrophes et pour préparer l'avenir. Nous devons aller au bout de notre effort, nous devons saisir cette occasion historique de terminer ces travaux, nous devons ensemble solder ce douloureux héritage. Ainsi, nous aurons ensemble soulagé et traité les blessures du passé." Cette nouvelle aide porte à 160 millions l'ensemble du soutien français aux travaux de Tchernobyl, estime Fillon. Des efforts salués par le gouvernement ukrainien. "La catastrophe à la centrale de Tchernobyl a laissé une plaie profonde avec laquelle l'Ukraine devra vivre durant beaucoup d'années encore, note le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch. "Nous remercions la communauté internationale de n'avoir pas laissé l'Ukraine seule face à ce problème".