C'est dans trois jours, soit le 28 du mois courant que les Algériens découvriront le nouveau billet de banque de 2000 dinars, qui sera mis sur le marché.Au-delà de ce qu'il comportera comme référence que ce soit à l'histoire du pays, si bien évidemment les autorités se décident à le mentionner, ce qui ne déplairait pas, il faut le dire, à bon nombre de citoyens dont les discussions sont animées ces derniers jours autour de l'opportunité d'une telle décision, l'arrivée du billet de 2000 dinars suscite bien des interrogations. S'agit-il alors d'une réponse à l'inflation galopante qui n'a pas encore baissé au dessous des 5% depuis des mois, ou est-ce juste une solution pour faire face au problème récurent de liquidités ? Difficile d'être catégorique et même les spécialistes sont partagés sur cette question. Pour certains, c'est effectivement l'inflation qui a poussé les autorités monétaires à mettre sur le marché ce billet, vu que les prix de tous les produits ont connu une hausse vertigineuse qu'aucun mécanisme de contrôle n'a réussi à atténuer, du moins pour le moment. Le billet de 2000 va ainsi permettre aux citoyens de se déplacer avec une masse monétaire moins importante, sachant que le consommateur algérien n'est pas très porté sur le chèque. Il s'agit, pour beaucoup, d'un déficit en confiance entre le citoyen et les institutions bancaires. La méfiance est née de toutes ces affaires de chèque en bois, devenu un sport national que les services concernés trouvent des difficultés à résoudre définitivement. Le recours aux liquidités dans les transactions commerciales touche aussi bien le petit consommateur que les grands entrepreneurs, dont certains payent cash leurs employés. Et la décision du gouvernement de différer pour la énième fois l'utilisation du chèque dans les transactions dépassant les 500 000 dinars n'arrange pas les choses, estiment pour leur part les experts. Certes une préparation minutieuse de l'opération s'impose, mais d'aucuns pensent qu'il s'agit beaucoup plus d'une culture à inculquer aux consommateurs algériens. L'utilisation de la carte bancaire sera aussi d'un grand apport et limitera la circulation de la monnaie. Les exemples sont légions dans les pays développés où cette procédure est un réel succès. Chez nous, le manque de liquidité constaté aussi bien dans les régions de l'intérieur du pays que dans les grandes villes comme Alger et Oran, est devenu cyclique et le citoyen s'y adapte mais ne manque pas de montrer son courroux. D'où cette attente de voir dans les faits si véritablement le nouveau billet de banque saura ramener un tant soit peu une solution à ce problème qui empoisonne le quotidien des clients d'Algérie Poste notamment. En tout état de cause, la Banque d'Algérie mise beaucoup sur cette approche dictée, commentent des spécialistes, par la conjoncture actuelle, alors que la solution pérenne viendrait, et c'est l'avis de tous, d'une modernisation du secteur bancaire où le chèque et la carte interbancaire remplaceraient les liasses de billets dans toute transaction commerciale.