Les conflits sociaux exprimés par le recours à la fermeture ou à l'obstruction des axes routiers dans la wilaya de Béjaïa, a pris des "proportions alarmantes", a déploré, avant-hier, le wali, qui en appelle à la raison et à une plus grande implication des élus locaux pour contenir le phénomène. Soulignant que ce phénomène a des conséquences "désastreuses" pour l'économie et le développement de la région, le wali, qui intervenait lors de la présentation annuelle de l'état de la wilaya devant l'APW, a révélé que, durant le premier trimestre de l'année en cours, les routes ont subi des fermetures "durant 69 jours", marquant un "pic en mars avec 28 jours de coupures". "Ce qui n'a pas manqué d'avoir des incidences majeures sur l'économie locale et l'activité des entreprises", a-t-il souligné. "Beaucoup d'unités ont émis le vœu de se délocaliser et projettent sérieusement de passer à l'acte", a-t-il averti, évoquant précisément le cas d'un détenteur d'un titre d'exploitation minier, qui a fini par se "décourager et aller s'installer dans la wilaya de Saïda". "Le cas vaut aussi pour une grande unité industrielle aux capitaux mixtes, qui a pris la décision de se délocaliser mais qui a été dissuadée par les pouvoirs publics", a-t-il ajouté. "Pour un oui, pour un non on ferme un axe routier, ou une voie de circulation, ce n'est pas normal", s'est-t-il offusqué, relevant que dans beaucoup de cas, les revendications soulevées ne dépendent pas dans leur résolution des collectivités locales, citant dans ce cas précis l'exemple des travailleurs de certaines unités de production, qui y recourent à cause de "retards dans le versement de leur salaire". Ce phénomène qui s'exacerbe de plus en plus a déjà soulevé l'indignation de la Chambre de commerce et d'industrie Soummam, dont les adhérents en paient les frais quotidiennement. Des camionneurs sont pris à chaque fois au dépourvu ainsi que les autorités du port qui ont déjà perdu quelques clients.