Le wali de Béjaïa a insisté, hier, sur la nécessité de la création d'un comité de réflexion sur les tenants et les aboutissants des récurrentes fermetures des routes reconnaissant de fait les énormes retards engendrés sur le développement de la région. De la fameuse phrase «ce n'est pas mon affaire», on est passé enfin à la réflexion. Une évolution notable qu'il convient de saluer eu égard aux chiffres fournis, hier matin, lors de la présentation du bilan de l'activité de la wilaya pour l'année 2010. Que l'on juge! Depuis le début de l'année, la wilaya de Béjaïa a vu ses routes bloquées 68 fois. Il s'agit, selon les propos du wali, de 68 jours de perdus sur 90. «Où allons-nous?, s'est-il interrogé devant les élus de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) qu'il invite au passage à s'impliquer dans cette «halte» pour faire face à ce fléau, qui, à la longue, pénalisera durement la région. Le chef de l'exécutif n'oubliera pas ces oppositions citoyennes à l'exploitation des carrières mettant en exergue l'importante besoin en matière d'agrégats pour faire face à la réalisation des projets structurants. La wali veut enfin réfléchir sur les voies et moyens à même de mettre fin à se fléau, dit «propre à Béjaïa». Il en appelle à la solidarité «pour expliquer que le développement a un prix», et suppose donc des sacrifices. Analysant les motivations de ces actions musclées, le chef de l'exécutif relèvera, que très souvent elles demeurent «non fondées», basées sur «l'absence de communication» ou encore relevant du privé. «Parfois on ferme la route pour un projet pourtant inscrit», se désole-t-il Abordant la question de la fermeture des discothèques et autres dancings, il retoquera qu'il «n'est pas venu en moralisateur», mais qu'il «a demandé tout simplement l'application de la réglementation» dans une démarche soutenue par le président de l'APW. Hier, le chef de l'exécutif de la wilaya de Béjaïa a reconnu la nécessité d'agir devant la situation de retard qu'accuse la wilaya, allant jusqu'à estimer que l'Etat «doit faire davantage d'effort en matière de dotation financière», à côté d'une «mobilisation tous azimuts pour réagir promptement. Les trois rêves de la wilaya de Béjaïa ne sont pas pour demain devait-il relever. Le gaz, le CHU et la pénétrante ne sont qu'au stade de la théorie. «La pénétrante est acquise depuis deux années, mais rien n'est fait pour soulager la population», fait-il remarquer relevant la nécessité d'intervenir, en attendant, sur les principaux axes routiers par le dédoublement des voies sur les RN 09, 26 et 43. Pour ce dernier axe routier reliant Béjaïa à Jijel par le littoral, il informera l'assistance que la livraison des trois tunnels se fera en novembre 2011. Dans une longue allocution, le chef de l'exécutif s'est montré conscient de la complexité de la situation à Béjaïa. L'appel lancé à l'endroit des directeurs de l'exécutif, des chefs de daïra et des élus pour une solidarité accrue n'a de valeur que de témoigner de l'importance des enjeux. Le discours tenu hier devant les élus locaux dénote une évolution autrement plus positive de la démarche de l'exécutif. Outre la nécessité de mettre fin aux intérims qui règnent dans les directions exécutives, le wali stigmatisera encore une fois, l'immobilisme de certains élus allant jusqu'à citer de nouveau le cas de la municipalité du chef-lieu qui, dira-t-il «est très mal gérée». Estimant que le bilan réalisé en 10 mois est positif, le wali s'appuiera sur la consommation des PSD (plan de développement sectoriel) qui est passé de 21 à 42%. Quant au plan de développements communaux (PCD), il a atteint les 71%. Quant à l'insuffisance des dotations financières des communes, il plaidera pour «une solidarité intercommunale». En d'autres termes, les communes riches peuvent aider les communes pauvres.