La semaine dernière, Yasmina Khadra était mis sur la liste de l'heureux élu du prix de fondation, "Prince des Asturies ", cette semaine, un pianiste-compositeur franco-suisse, Michel Runtz dit tout son attachement à " Cousine K ", un des romans de l'écrivain qu'il voudrait adapter à l'opéra. "Toute œuvre qui bouleverse appelle une réponse", affirme Michel Runtz, indiquant que cette idée lui a été inspirée par la lecture de ce roman, qui dit-il, avait produit une "forte impression" sur lui en raison des grandes similitudes qu'il a constatées entre les atmosphères dramatiques décrites dans cette histoire et ses compositions musicales. "Avec le romancier, nous avons décidé de collaborer pour la réalisation de ce projet artistique construit autour de la tragédie d'un homme incompris, mal aimé, rejeté par son entourage, enfermé dans une solitude dramatique et où je ressentais les non-dits et les sentiments inavoués révélés dans l'écriture de cette histoire", confie-t-il. Le musicien doutait que sa démarche " est de transcender la trame du roman qui est assez sombre, par la musique, la danse et une orchestration originale et, en même temps, puissante dans ses résonances, et qui s'adressera à un large public, sachant que mon but dans la composition musicale est de faire en sorte que l'œuvre ne soit pas élitiste", explique -il. Prévu pour 2012, ce spectacle de 1h30 sera articulé autour d'un texte s'inspirant de quelques extraits du roman, ou de la réécriture de la partie consacrée aux chants, et dont la mouture finale serait conjointement écrite par le romancier et le compositeur. La sonorisation de cet opéra sera métissée et composée de plusieurs formes artistiques, animée par des instruments à cordes conventionnels, accompagnés par des percussions et quelques instruments solistes, précise le compositeur, qui ambitionne de réaliser une œuvre artistique qui porte une "empreinte purement algérienne", et souhaite que la première représentation de ce spectacle ait lieu en Algérie. Michel Runtz, qui vit à Fribourg (Suisse) où il enseigne, affirme qu'il écrit sa musique pour communiquer l'émotion ressentie face à un texte, un film, mais aussi face à l'esthétique de certains peintres. Auteur de nombreuses compositions musicales, il a présenté ses œuvres en récital dans plusieurs capitales mondiales. Des critiques s'accordent à souligner la pureté de son style musical "fluide, harmonieux et coloré ". Récit flamboyant d'une souffrance incandescente, Cousine K relate la folie d'un homme et ses efforts désespérés pour conjurer une enfance vécue comme une malédiction. Traumatisé par la mort atroce de son père, l'absence de son frère, l'indifférence cruelle de sa mère et la méchanceté d'une cousine qu'il aime en secret, le narrateur, un jeune garçon, dépeint dans un monologue désespéré, la souffrance de sa propre inconsistance. Il faut rappeler que son roman " Les hirondelles de Kaboul " a été consacré meilleur roman de l'année 2010 aux ?tats-Unis. Ses ouvrages intéressent également le cinéma, " L'Attentat " devait être adapté à Hollywood tandis que " Les Hirondelles de Kaboul " devrait être réalisé en France, alors qu'une version filmée de " Morituri " a été réalisée il y a trois ans par l'Algérien Okacha Touita. Publié chez Julliard en 2005, "L'attentat" évoque un sujet hypersensible, celui du conflit palestino-israélien dont le processus de paix est depuis plus d'une année à son point mort. L'an dernier, l'auteur algérien qui dirige le Centre culturel français de Paris (CCA) a retiré son livre des placards de l'industrie cinématographique la plus puissante au monde. "A force de réécritures, le scénario n'avait plus rien à voir avec le livre. Vendre mon âme, je ne suis pas preneur", confiait Yasmina Khadra à l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur. Finalement "L'attentat " sera adapté à l'écran par le cinéaste et scénariste libanais Ziad Doueiri qui s'est rendu célèbre avec son film West Beyrouth, une co-production franco-belgo-libano-norvégienne, sorti en 1998. Toujours l'an dernier, ce même ouvrage, (l'Attentat) dut adapté au théatre avec comme titre "Essadma", (le choc). Adapté par Mourad Snouci et mis en scène par Ahmed Khoudi du TRO, cette pièce faisait l'ouverture, en 2009 du Festival national du théâtre professionnel (FNTP).