C'est le printemps, la saison des roses. Plus de rameaux nus, de gazons jaunis ; plus de froids matins ni de soirs moroses c'est le printemps et ses jours bénis. comme disait le poète. Eh oui ! c'est l'une des plus belles saisons, à laquelle personne ne peut rester indifférent devant son charme. En effet, les rares jardins publics d'Oran drainent, en cette saison printanière, des dizaines de familles en quête d'un moment de détente et de réconfort, loin des vicissitudes de la vie quotidienne. Chaque après midi, après avoir effectué toutes les corvées ménagères, elles sont des centaines de mères de famille, accompagnées de leurs plus jeunes enfants, à se donner rendez-vous dans l'un des quelques espaces verts que compte la ville d'Oran, à l'exemple des jardins "La Roseraie", de Medina Djedida, ou celui du petit manège de la rue Ben-M'hidi. Les femmes se retrouvent pour discuter, retrouver des vieilles connaissances, accompagner les gosses qui trouvent l'espace adéquat pour s'amuser ou tout simplement pour changer d'air. "La Roseraie" n'en garde que le nom qui lui a été donné dans le passé pour désigner sa vocation de pépinière et d'espace où l'on cultivait et entretenait toutes sortes de roses aux mille et une couleurs. Même si des arbres centenaires et des lopins de gazon mal entretenus subsistent encore, cet espace est très fréquenté. A partir d'une certaine heure, il est difficile de dénicher un banc libre ou une bonne place pour capter les rayons chauds d'un soleil radieux. Les habituées des lieux se montrent plus prudentes : elles prévoient des chaises en plastique pliantes ou des couvertures usagées qu'elles étendent sur l'herbe pour mieux profiter du soleil printanier. Des cercles et des groupes de femmes se constituent pour palabrer, échanger des nouvelles, s'informer des derniers "potins" de la ville.