L'ancienne première dame d'Egypte, Suzanne Moubarak, âgée de 70 ans, a été remise en liberté sous caution, après avoir remis ses biens, soit 4 millions de dollars, à l'Etat. Le montant de la caution n'a pas été précisé. Mme Moubarak a été placée la semaine dernière en détention préventive à l'hôpital de Charm el-Cheikh, où elle est suivie à la suite d'un malaise cardiaque, dans le cadre d'une enquête sur sa fortune. L'ancien président, lui aussi en détention préventive, se trouve également dans cet établissement hospitalier de la station balnéaire de la mer Rouge, où il a été admis également pour des problèmes cardiaques. Avant-hier, l'agence officielle Mena avait annoncé que Mme Moubarak avait décidé de remettre sa fortune à l'Etat et aurait ainsi autorisé l'Autorité des gains illicites du ministère de la Justice à retirer l'argent de deux comptes bancaires, et à vendre une villa qu'elle possède au Caire. Le quotidien égyptien indépendant Al-Chorouk d'hier, a indiqué que le président déchu préparait une lettre d'excuses formelles au peuple égyptien pour tout comportement qui a pu découler de mauvaises informations transmises par ses conseillers, une allusion aux erreurs de jugement à la répression face aux manifestations anti-régime du début de l'année, et abandonnerait en outre, ses biens dans l'espoir d'une amnistie. Cette demande, qui pourrait être diffusée sur des chaînes égyptiennes et arabes, s'appliquerait à lui-même, son épouse et leurs deux fils, Alaa et Gamal, également en détention préventive, selon le quotidien. Apeine ces informations publiées, une page est apparue sur Facebook intitulée "Moubarak, on n'accepte pas tes excuses " qui réunissait hier des centaines de personnes. Historiques M. Moubarak, 83 ans, a été contraint à la démission, le 11 février dernier à la suite d'une révolte populaire et cela après trente ans de pouvoir. Il a remis ses, pouvoirs à l'armée, qui assure depuis, la direction du pays. Hosni Moubarak et ses deux fils sont sous le coup d'enquêtes sur l'origine de leur fortune. Des éléments de l'enquête déjà connus font état d'une villa appartenant à l'ex président à Charam el-Cheikh d'une valeur de 6 millions de dollars ainsi qu'une luxueuse villa appartenant à son épouse au Caire. Le couple est aussi interrogé sur le contrôle qui aurait eu sur un compte de 145 millions de dollars appartenant à la bibliothèque d'Alexandrie. De nombreux ministres de l'époque de M.Moubarak et hommes d'affaires proches de son régime sont actuellement poursuivis, principalement pour corruption.