Plusieurs parties égyptiennes et arabes auraient plaidé en faveur d'une amnistie pour M. Moubarak. Hosni Moubarak demandera des excuses aux Egyptiens. Cette information révélée hier par al-Chourok, a surpris plus d'un. Selon le quotidien égyptien, M. Moubarak, - en détention préventive à l'hôpital de Charm el-Cheikh après avoir souffert d'un malaise cardiaque lors de son interrogatoire dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption ainsi que pour la répression meurtrière des manifestations - «prépare une lettre, qui sera diffusée sur les chaînes égyptiennes et arabes, dans laquelle il demande pardon, pour lui et sa famille, pour «pour tout comportement qui a pu découler de mauvaises informations transmises par ses conseillers». Le journal annonce aussi que la demande de Moubarak s'appliquerait à sa femme, Suzanne et leurs deux fils, Alaa et Gamal, actuellement en détention préventive à la prison de Tora (au sud du Caire), pour des soupçons de corruption. Il est prêt aussi à remettre sa fortune, estimée à plus de 70 milliards de dollars, à l'Etat afin que l'armée «s'oriente vers une amnistie». Certains considèrent cette «demande» comme un dernier rempart pour l'ex-chef d'Etat pour éviter «la potence». Pour d'autres, elle est tout simplement une contribution de sa part pour sortir le pays de l'impasse qu'il travers depuis sa chute. Mais le fait le plus marquant est que plusieurs parties égyptiennes et arabes auraient plaidé en faveur d'une amnistie pour M. Moubarak. Le chef d'Etat, qui a dirigé le pays d'une main ferme depuis octobre 1981, imposant même le régime du parti unique et l'état d'urgence en permanence, pourrait «sauver sa peau». Néanmoins, hier, le ministère de la Justice a annoncé que Mme Moubarak en détention préventive à l'hôpital de Charm el-Cheikh, a été remise en liberté après avoir remis ses avoirs à l'Etat. Dans un communiqué, l'Autorité des gains illicites annonce qu'elle «a décidé de la libérer après qu'elle eût remis à l'Etat tous ses avoirs dans les banques en Egypte, à savoir 24 millions de livres égyptiennes (4 millions de dollars)». De nombreux ministres, dirigeants du Parti national démocratique et hommes d'affaires proches de l'ancien régime, sont sous le coup de mesures judiciaires diverses. Deux anciens ministres, Habib el-Adli et Zoheir Garranah ont déjà été condamnés respectivement à 12 et 5 ans de prison pour malversations financières.