Des centaines de personnes qui avaient fui la Libye vers la Tunisie et l'Egypte, ces dernières semaines, sont revenues en espérant embarquer à bord de bateaux pour effectuer la traversée vers l'Europe. Parmi elles, il y a des réfugiés, y compris des membres des communautés somalienne, éthiopienne et érythréenne des camps de Choucha en Tunisie à la frontière avec la Libye, a déclaré la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse organisée le 17 mai au Palais des Nations à Genève. Le HCR mène des discussions avec ces communautés, en les informant sur les risques encourus lors de cette traversée et du retour sur le territoire libyen. En mars, le HCR a appris par la communauté somalienne dans le camp de Choucha que deux Somaliens ont été tués par balles en Libye. A ce jour, environ 14 000 personnes sont arrivées par bateau en Italie et à Malte depuis la Libye. Sur ce nombre, 1 669 personnes sont arrivées vendredi et samedi. Par ailleurs, d'après des témoignages de survivants et de proches, plus de 1 200 personnes sont portées disparues depuis le 25 mars. Le HCR a rencontré à Tripoli des réfugiés qui prévoient d'effectuer cette traversée périlleuse. Ils sont tous pleinement conscients du lourd tribut en vies humaines, mais ils ont expliqué n'avoir plus rien à perdre. Un Erythréen a indiqué qu'il préférait mourir en quête de sécurité plutôt que de continuer à vivre dans le danger. Un grand nombre d'entre eux vivaient en Libye depuis plusieurs années, ils avaient été emprisonnés plusieurs fois. Ils sont originaires de pays comme l'Erythrée et la Somalie où un retour dans la sécurité n'est pas envisageable. D'après les témoignages des personnes arrivées en Italie, nous estimons que des milliers de personnes vont encore tenter cette traversée. La majorité des arrivants ont fait le voyage à bord de bateaux surchargés de passagers et qui sont impropres à la navigation. De plus, ces embarcations prennent la mer sans skipper ni équipage qualifiés pour manœuvrer le bateau, ce qui multiplie encore les risques. Le HCR réitère son appel à tous les navires en Méditerranée selon lequel toute embarcation bondée quittant la Libye en ce moment doit être considérée comme étant en situation de détresse. Nous espérons pouvoir bientôt rétablir une présence internationale dans l'ouest de la Libye. Parallèlement , notre personnel local et nos partenaires fournissent de l'aide aux réfugiés et aux demandeurs d'asile. Nous prévoyons d'étendre nos programmes d'assistance pour atténuer les privations dont souffrent de nombreux réfugiés. Un grand nombre d'entre eux nous ont affirmé que le seul fait de survivre est une lutte au quotidien après le départ de la population expatriée et la chute de l'économie libyenne. Le HCR a déployé des équipes qui mènent des entretiens avec des demandeurs d'asile et des réfugiés en Egypte et en Tunisie pour examiner leurs demandes et pour soumettre leur dossier de candidature pour une réinstallation, lorsque cela est possible. C'est avec une grande tristesse que le HCR a appris que des personnes en bonne voie pour une réinstallation suite à des entretiens menés l'année dernière en Libye ont perdu la vie en tentant récemment de rejoindre l'Europe. Les personnes pour lesquelles une demande est en cours et les cas de personnes vulnérables ont la priorité dans notre calendrier d'entretiens. Nous estimons que 6 000 personnes auront besoin, dans les prochains mois, d'une réinstallation depuis les frontières en Egypte et en Tunisie, ainsi que 2 000 personnes depuis le Caire. A ce jour, 11 pays ont offert plus de 900 places de réinstallation. Les Etats-Unis ont offert un nombre de places de réinstallation significatif mais toutefois indéterminé.