Des experts espagnole ont pour mission de former des artisans algériens en céramique. Dans ce contexte, une quarantaine de céramistes issus de 24 wilayas du pays effectuent, depuis dimanche à Tipasa, un stage de formation de 5 jours animé par trois experts espagnols spécialisés en restauration et en céramique. Organisé à l'initiative de l'association nationale des potiers et céramistes "Ayadi/Djazaïr" qui à programmé un séminaire à la Corne d'Or pour la partie théorique et à l'unité céramique de la ville pour le côté pratique, ce programme de formation sera axé sur les "émaux et la réduction", "la poterie noire", "la restauration des sites, monuments et œuvres d'art" et sur le mode de "cuisson Raku". Cette association, indique son président, M. Samir Brahimi, est née suite à l'initiative d'un groupe d'artisans d'Alger qui, pour faire face à leurs difficultés quotidiennes en particulier pour l'écoulement de leurs produits, ont fini par mettre sur pied une association locale qui au fil du temps, a pris de l'ampleur pour regrouper actuellement des artisans de 24 wilayas. L'association "Ayadi/ Djazair" en collaboration avec le ministère de la Petite et moyenne entreprise et de l'Artisanat a pu bénéficier d'un projet avec l'agence espagnole de coopération internationale (AECI) qui leur a permis de se lancer dans la pénétration du marché espagnol en mettant à leur disposition des points de vente, une expérience qui, selon les aveux du président, a permis de "toucher du doigt les faiblesses de cette activité en Algérie et la qualité des produits en deçà des normes qui nécessite un savoir faire". C'est à partir de cette expérience d'une année, expliquera t-il, que l'idée de mettre sur pied un programme de formation a germé pour aboutir à ce séminaire de Tipasa qui concerne une quarantaine de personnes membres de l'association. L'association "Ayadi/Djazair", dont l'objectif est de parvenir à créer un label algérien et de participer à la réhabilitation de ces métiers d'art traditionnel en déperdition, se propose également de s'attaquer au problème des ressources humaines en formant des formateurs "qui font grandement défaut", selon un membre de l'association représentant la wilaya de Tlemcen. Pour faire connaître davantage leurs activités et leurs projets les membres de cette association sont en train de préparer une exposition collective qui se tiendra à ORAN au mois de juillet et une autre à Tlemcen en collaboration avec l'association des enseignants pour les sciences, la culture et le progrès relevant de l'université de cette même wilaya. D'autres projets sont à l'étude avec la Chambre nationale de l'artisanat et des métiers pour, entre autres, les formations d'artisan et de jeunes intéressés par les métiers en management et marketing. A travers ce programme de coopération avec la partie espagnole, les membres de l'association ambitionnent de faire connaître les atouts touristiques et culturels de l'Algérie et les possibilités d'investissements dans le domaine. L'exemple de l'unité céramique de Tipasa, "qui se meurt à petit feu faute d'un plan de redéploiement et de développement, fait partie de ces projections et mériterait qu'on s'y intéresse", estime M. Brahimi.