Lors de son passage sur les ondes de la chaînede télévision France 24, le ministre belge des Finances, Didier Reynders, n'a pas caché son refus quant à la restructuration de la dette grecque.En termes clairs, il a plaidé pour ne pas "lever le tabou de la restructuration" de la dette de la Grèce ou d'autres pays de la zone euro. Car, cela, a-t-il ajouté, pourrait envoyer des signaux négatifs sur la solidité de l'ensemble de l'Union monétaire. "Non! je crois qu'il ne faut pas lever ce genre de tabou." "Lever ce tabou, c'est finalement se dire que la zone euro pourrait être réellement en difficulté", a-t-il ajouté, se présentant comme un "ardent défenseur" de la devise européenne face aux "gens dans le monde qui n'ont pas envie de voir la zone euro se développer, qui sont plutôt contre la zone euro". "Il faut arrêter, comme je l'entends pratiquement tous les jours, de laisser courir des bruits sur la sortie d'un pays (de la zone euro), sur la restructuration de la dette", a martelé le ministre, à la tête des finances belges depuis 1999. Le scénario de la restructuration a été jusqu'ici rejeté par l'Union européenne, dont plusieurs dirigeants ont toutefois ouvert la porte à une restructuration "douce" consistant à un rééchelonnement de la dette grecque. L'agence de notation Moody's a évalué cette semaine à 50% le risque que la Grèce se retrouve en défaut de paiement dans les cinq ans. Cette hypothèse agite les marchés financiers, qui parient désormais qu'Athènes ne pourra plus honorer ses échéances à moyen terme. Pour M. Reynders, "la Grèce, comme le Portugal ou l'Irlande, doit faire des efforts importants".