Les crédits bancaires "additionnels", destinés à l'économie, connaîtront une augmentation considérable. Le délégué général de l'ABEF, M. Abderrahmane Benkhalfa, a annoncé, dernièrement, que les crédits bancaires "additionnels", destinés à l'économie, devraient atteindre 250 à 350 milliards (mds) de dinars en 2011, soit une hausse allant de 16 à 20% par rapport à l'année précédente. "Ces crédits constituent la différence entre les nouveaux crédits qui seront accordés à l'économie jusqu'à fin 2011 et ceux qui seront remboursés et donc sortis du portefeuille des banques", a-t-il expliqué. Concernant le leasing, la croissance de ces créances pourrait même atteindre 20%, a-t-il précisé, avant d'ajouter:"Le stock des crédits à l'économie, qui représente l'encours des portefeuilles bancaires constitués depuis plusieurs années, il serait de 3 450 à 3 500 mds de DA à fin 2011, contre 3 200 mds en 2010." Il est à noter que près de 90% de ces financements sont destinés aux entreprises alors que le reste (10%) est consacré aux autres acteurs notamment les ménages. Par ailleurs, lors de son intervention sur les ondes de la Radio, ce financier a estimé que "les grands bénéficiaires de ces crédits seront des PME-PMI et des micro-entreprises nouvellement créées". Il est à rappeler que les prévisions de 2011 tablaient sur la création de 50 000 nouvelles entreprises. Cela veut dire que "nos banques sont, avant tout, des banques d'entreprises", a-t-il dit, ajoutant: "maintenant si les choses avancent bien sur le plan du volume des crédits, sur le plan de la qualité des relations (banques-entreprises) il y a encore de multiples difficultés". Au sujet de la part des créances non performantes dans le portefeuille des crédits, M. Bnekhalfa a dit:" nous sommes dans un pays ou l'économie est entourée de risques et exposée à des échecs qu'il faut accepter et assumer". Ces créances "affichent une tendance baissière", a-t-il toutefois indiqué sans avancer le volume de ces crédits non remboursés, ce genre d'information relevant du "secret bancaire", selon lui. Mais le plus important pour M. Benkhalfa n'est pas le stock de ces créances mais plutôt leur évolution. "Il ne faut pas qu'un crédit additionnel produise des créances non performantes additionnelles", a-t-il préconisé, faisant allusion à la nécessité d'une gestion des risques bancaires de plus en plus prudentielle. Quant à l'extension du réseau bancaire, elle s'avère incontournable et "nécessite des mesures adéquates de la part des autorités", selon M. Benkhalfa. Les 1 500 points bancaires existant à travers le territoire national offrent un point bancaire pour chaque 23 000 habitants, contre une banque pour 2 000 habitants dans les pays développés, selon lui. La communauté bancaire "attend beaucoup de la mise à niveau, la maîtrise des aspects de la production et la certification des entreprises" de même que pour la décentralisation et la dépénalisation de la décision bancaire car, conclut M. Benkhalfa, "les problèmes de compétitivité ne peuvent être résous par des solutions financières". S. A./ Agences