Comment éviter le surendettement des ménages, une des causes qui ruinerait le portefeuille des couches moyennes ? La question revient avec instance ces derniers mois après que l'économie mondiale ait subi une véritable hécatombe due en premier lieu à la crise des subprimes aux Etats-Unis. Les banques algériennes y réfléchissent et sont même prêtes à prendre de nouvelles mesures pour protéger les clients. Selon Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Abef (l'Association des banques et établissements financiers), invité de la radio chaîne III, de la Radio nationale un dispositif contre le surendettement sera mis en place et comporte des mesures importantes notamment la " signature d'un engagement par l'emprunteur sur les crédits contractés ". Le volume des crédits alloués par les banques en constante augmentation ces dernières années a incité à plus d'un titre, les établissements financiers à " être vigilants ". Les banques, a souligné Abderrahmane Benkhalfa, ont accordé des crédits de l'ordre de " 250 milliards de dinars aux particuliers dont 100 milliards sont destinés uniquement aux crédits immobiliers". D'où cette volonté de "maîtriser les crédits et les risques ". Les banques ne s'arrêteront pas là mais la plus importante sera la réalisation d'une " centrale de risques qui verra le jour vers le début de l'année 2010 ". Elle sera une sorte de " centrale interbancaire et vise à responsabiliser les ménages ". Néanmoins, des dispositions coercitives sont également prévues. Il s'agit, précise le délégué général de l'Abef, de l'établissement d'une " liste noire englobant les clients ayant des crédits excessifs ". Dans ce cas de figure, les clients qui n'ont pas remboursé leurs dus seront tout simplement " interdits de crédits bancaires". Mais une autre solution se présente aux banques qui peuvent procéder à la " saisie des biens comme le stipule les contrats contenant la clause de l'hypothèque ". Une mesure qui n'est pas systématiquement appliquée, affirme Benkhalfa qui préfère agir avec " précaution ". D'ailleurs, le seuil des crédits impayés ou non remboursés ne dépasse pas " 2,5% du volume global des crédits accordés par les banques " ajoute-t-il. Evoquant les crédits aux entreprises, le délégué général de l'Abef a souligné que les PME doivent fournir un effort pour se mettre à niveau même si des lenteurs bureaucratiques subsistent encore pour le financement. " Une entreprise sur cinq est financée par les banques " a-t-il dit poursuivant que ces PME sont en majorité " familiales " et souffrent de difficultés liées essentiellement aux " manques de capitaux ". Elles sont donc, affirme Benkhalfa, appelées à " se positionner sur le marché financier en acceptant par exemple l'ouverture de leur capital avec de nouvelles règles managériales ". Le délégué général de l'Abef se dit enfin, pour " libérer les initiatives en dépénalisant les échecs et les erreurs ". Il préconise, par contre, plus d'instruments de contrôles " efficaces ". Abdelghani M