L'écrivain japonais, Haruki Murakami, a dénoncé l'usage de l'énergie nucléaire dans son pays, déjà victime de bombes atomiques en 1945. Dans un discours prononcé en Espagne, où il a reçu le prix de Catalogne(nord-est), l'auteur de "La ballade de l'impossible", "Kafka sur le rivage" et "Chroniques de l'oiseau à ressort", n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire sa gêne. Tout de go, M. Murakami a affirmé dans son discours que l'accident nucléaire majeur de Fukushima (Nord-Est du Japon) est "le second" désastre nucléaire subi par le pays. Il se réfère aux deux bombardements atomiques américains sur Hiroshima et Nagasaki respectivement survenus les 6 et 9 août 1945 après que les dirigeants japonais eurent décidé d'ignorer l'ultimatum de Potsdam. L'écrivain semble avoir des remords. Tant de remords. Jugez ses propos : Le peuple nippon aurait dû dire "non" à l'énergie nucléaire après cette première expérience traumatisante. Cependant, ceux qui ont émis des doutes quant à la sûreté du nucléaire civil n'ont pas été entendus par les autorités et les compagnies d'électricité n'ayant d'autre souci- et c'est là l'épicentre de la bourde- que la nécessité productive. L'accident perpétré par l'attaque américaine s'est soldé par un bilan des plus macabres. Des morts, on en compte plusieurs centaines. Des blessés aussi. Les pertes matérielles étant inestimables que le Céleste japonais a demandé l'aide même de son "ennemi économique", les Etats-Unis d'Amérique. Dans un réquisitoire en bonne et due forme, l'écrivain, souvent cité pour le Nobel, a déploré que les pouvoirs publics nippons n'aient jusqu'à présent pas voulu substituer des sources d'énergies alternatives au nucléaire. Cela aurait constitué, à ses yeux, une forme de respect pour les victimes des bombardements atomiques. Qui du commun des mortels ne souvient pas de la bombe A larguée le 6 août 1945 par l'armée américaine sur Hiroshima ? 140 000 morts, le chiffre est terrifiant. Ils ont été tués immédiatement par la chaleur ou le souffle de l'explosion, ou dans les mois qui ont suivi à cause des radiations. La seconde explosion n'a pas tardé à secouer le Japon. Lancée sur Nagasaki trois jours plus tard, cette bombe atomique a fait près de 75 000 morts. Faisons le décompte ! Provoqué par le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant du 11 mars, l'accident nucléaire de Fukushima est la pire catastrophe depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986. Les explosions et fuites radioactives ayant touché quatre réacteurs n'ont toutefois fait aucun mort à ce jour.