Philippe Salle est le nouveau P-DG d'Altran , en remplaçement de Yves de Chaisemartin. C'est ce qu'a décidé, vendredi dernier, le Conseil d'administration de la société de conseils en technologie.Le sort de l'ancien patron était scellé depuis le vote de l'Assemblée générale des actionnaires, ces derniers s'étant rangés aux côtés d'Altrafin Participations, la holding contrôlée par Apax Partners, réclamait son départ. Après avoir voté en faveur de l'élection de deux nouveaux représentants au Conseil d'administration d'Altrafin Participations, ces derniers avaient désigné Philippe Salle et Monique Cohen, rejetant la nomination de trois administrateurs indépendants, proposé par Yves de Chaisemartin l'ancien P-DG. "Mon objectif est d'élaborer une première ébauche de plan stratégique pour la société de conseils en technologie d'ici à fin septembre" a indiqué le nouveau directeur dans une interview à Reuters. Quand à l'ancien patron, il reconnaît que "les jeux étaient déjà faits" à l'issue du vote de l'Assemblée générale . L'issue du Conseil d'administration ne faisait aucun doute, Altrafin, qui a le soutien des représentants des deux fondateurs de la société au Conseil, disposant désormais de six voix sur dix, contre quatre sur huit dans la précédente configuration. Avec 91,52% et 83,42% des voix, Philippe Salle et Monique Cohen ont été élus, le verdict des actionnaires a été sans appel, contrairement à ce qu'auraient pu laisser penser les applaudissements pour Yves de Chaisemartin dans la salle .A 46 ans, Philippe Salle, qui a passé huit ans au sein du Conseil avant de diriger des groupes internationaux comme Vedior et Geoservices, devrait, sans surprise, prendre la tête d'Altran au moment où la société est sur le chemin de la reprise."J'ai prouvé, par ma carrière, que j'ai fait de forts développements à l'international et je pense que c'est un des sujets qui intéressera particulièrement Altran", a-t-il déclaré. Ancien de McKinsey et d'Accenture, il devra toutefois se bâtir une réputation dans un secteur où il n'a pour l'instant pas eu l'occasion d'exercer.Par ailleurs, l'Assemblée générale, qui s'est déroulée sous le contrôle d'un huissier et en présence d'un important service d'ordre, a donné lieu à de vifs échanges."Vous avez voulu me faire partir comme on fait partir un voleur de poules", a lancé Yves de Chaisemartin, accusant Apax Partners de vouloir prendre le contrôle du Conseil.L'ancien patron d'Altran a défendu le bilan de ses cinq années à la tête du groupe, estimant que le recentrage des activités sur la conduite de projets ainsi que la politique de maîtrise des coûts avaient fini par payer. "Je peux vous dire, même si le chiffre d'affaires officiel du groupe du deuxième trimestre sera communiqué à la fin du mois d'août que nous sommes largement en phase avec ces chiffres, avec cette croissance et qu'elle sera même accélérée." "La stratégie a marché", a affirmé ce denier qui n'a pas omis de rappeler que le groupe avait enregistré une croissance à deux chiffres de son chiffre d'affaires au premier trimestre même si les choses auraient pu aller plus vite d'après lui. "Nous aurions pu organiser une transition harmonieuse, en douceur", a-t-il lancé aux représentants d'Apax au premier rang. Ces derniers ont défendu leur décision de vouloir nommer un nouveau P-DG, en regrettant que leur litige avec l'ancien patron ait été porté sur les terrains, médiatique et judiciaire.De son côté, Maurice Tchenio, fondateur d'Apax qu'il représente au Conseil d'administration d'Altran, a indiqué que malgré les efforts colossaux faits par l'entreprise, les résultats ne sont pas au rendez-vous.Cependant, ce denier affirme qu'il a fixé plusieurs priorités pour Philippe Salle : conduire une revue stratégique par pays et par métier pour mieux orienter les ressources humaines et financières, accélérer la croissance à la fois en interne et par des acquisitions et améliorer la rentabilité pour la porter "au niveau des meilleurs". "L'objectif que nous avons c'est qu'Altran redevienne le leader incontesté", a-t-il dit, Pour note, Apax avait investi 150 millions d'euros dans Altran depuis son arrivée au capital en 2008. Quand à l'action d'Altran, elle, a clôturé en recul de 0,94% à 5,2460 euros et son rebondissement estimé à 61,27% depuis le début de l'année.