Bien qu'il existe actuellement à travers les réseaux bancaires à l'échelle nationale quelque 720 distributeurs automatiques de billets de banque (DAB) mis en place grâce à l'activation du réseau monétique interbancaire (RMI), le ministre des Finances juge insuffisantes les démarches des banques dans l'utilisation de ces instruments. "L'Etat a fait son travail, maintenant c'est aux banques, en tant qu'entités commerciales, d'avoir une action plus offensive pour élargir ces moyens", a déclaré le ministre, qui a expliqué qu'il s'agit d'avoir une politique volontariste en matière d'instruments de paiement. “J'ai demandé aux banques et établissements de la place de prendre leur responsabilité et ne pas continuer à avoir une relation passive" vis-à-vis de ces instruments. Ainsi, et dans une déclaration à la presse en marge d'un séminaire sur "les défis pour une dématérialisation sécurisée", M. Karim Djoudi a insisté en recommandant que les banques et établissements financiers de la place doivent être plus "offensives" vis-à-vis de l'utilisation des instruments de paiement modernes, qui peinent à s'élargir depuis 2006. D'autre part, le ministre s'est dit satisfait en soulignant que le système de paiement électronique, mis en oeuvre en mai 2006, permet "plus de transparence des opérations de paiement et une économie du temps". ''Un grand effort doit être consacré à l'élargissement de la monétique par une installation plus dense des TPE et une émission plus grande de cartes", a recommandé M. Djoudi. Dans le même ordre d'idées le directeur général de la Satim, M. El Hadj Alouane, a assuré que les opérations de paiement électronique à travers les terminaux existant dans certains commerces sont "entièrement sécurisées", leurs utilisateurs pouvant même être remboursés en cas de "réclamation fondée". Selon ce dernier plus de 4.200 terminaux de paiement électronique (TPE) acquis par les banques sont actuellement répartis à travers les commerces à l'échelle nationale. En outre, plus de 900.000 personnes détiennent des cartes interbancaires (CIB) "entièrement sécurisées", a précisé M. El. Hadj. Par contre, il reconnaît qu'"il en faut beaucoup plus". Evoquant le cas des cartes de paiement, le ministre des Finances s'est également félicité de la mise en oeuvre, en 2004, de la carte de paiement du distributeur de produits énergétiques Naftal, qui a permis à ses clients d'effectuer des paiements électroniques dans certaines stations-service, une illustration de "la politique volontariste que nous recommandons", a-t-il soutenu. Selon M. Djoudi, le paiement de masse, qui remplace la circulation physique de l'argent par une circulation électronique, a conduit à la fermeture de 47 chambres de compensation manuelle, alors que la dernière, celle d'Alger, continue à traiter quelques chèques non normalisés, émis avant le 1er avril 2009. Concernant la question de savoir si l'acquisition des TPE était une opération coûteuse pour les banques, M. El Hadj a répondu par la négation puisque un TPE, d'une durée de vie de 5 à 8 ans généralement, coûte en moyenne 120 euros et peut aller jusqu'à 300 euros. "Nous espérons que les grandes entreprises publiques arrivent à accepter les paiements par carte", a-t-il ajouté. Enfin, le ministre des Finances a annoncé qu'un plan d'actions permettant aux institutions financières de rapprocher leurs clients du paiement électronique est en cours de préparation.