Le ministre délégué chargé du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a été, jeudi, l'invité du forum de la radio nationale Chaîne II. Expliquant le développement des espaces ruraux, il a mis en exergue, la nécessite de les doter d'unités industrielles, rappelant que la politique de l'Etat vise dans ce sens la promotion des activités économiques. D'après lui, le développement ne peut être durable sans l'intégration d'activité économique rentables et en même temps qu'elles soient acceptées socialement, et également qu'elles respectent les équilibres environnementaux. Une manière pour lui dire que les investissements effectués dans les espaces ruraux, est une participation à l'aménagement du territoire, une participation à la stabilité des habitants et aussi l'ouverture de nouveaux horizons pour le développement rural en général. Il s'agit, selon M. Benaïssa, d'un travail d'innovation à faire pour la recherche des possibilités de chaque région à recevoir des investissements. Un travail qui se fera avec les universitaires, le mouvement associatif et les intéressés eux-mêmes pour trouver ensemble les capacités de promotion de ces espaces. Au cours du deuxième temps de ce forum, le ministre délégué, et en rapport avec les prémices d'une sécheresse, a souligné que la stratégie de lutte contre le manque d'eau est à long terme. "Le manque d'eau est intégré comme composante de la stratégie du développement rural. Nous sommes dans une région du monde caractérisée par le manque d'eau, c'est une réalité", d'où son appel à l'utilisation rationnelle de "chaque goutte d'eau". Il dira aussi "si nous voulons régler le problème, il faut sortir de ces réactions d'urgence. Il faut agir quand il y a un cas précis, mais tous les acteurs, y compris les ruraux, y compris les agriculteurs et la population en général doivent prendre conscience que nous sommes un pays où il y a manque d'eau et qu'il faut donc agir de manière rationnelle. Toute stratégie de développement durable n'a de sens que si, elle intègre ce type de composante fondamentale." Le ministre délégué au développement rural s'étalant sur le programme du logement rural, soulignera qu'il est avant tout une aide à la construction du logement rural. C'est un logement d'accompagnement des activités dans le milieu rural. Avec une aide de 50 millions de centimes, c'est la recherche d'une véritable intégration et l'implication du bénéficiaire dans la construction de son logement dans le cadre du respect de l'environnement. Il rappellera que le programme quinquennal 2005/2009 prévoit la construction de 460 000 logements ruraux. Il enchaîne que ces aides en direction des ruraux s'inscrivent en droite ligne dans la politique de stabilisation des populations, le retour des populations dans leur milieu naturel et également dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie de ces populations. En matière de programme de proximité de développement intégré (PPDRI), le ministre délégué au Développement rural a mis en relief que tous les secteurs ministériels sont liés à ce programme et ce, en référence au programme du président de la République. "C'est une politique nationale, non sectorielle. Elle est bien contenue dans le programme du gouvernement. L'intervention dans ces espaces ruraux doit se faire à travers une coordination sur le terrain. L'intégration doit se faire à travers l'intra-communal et entre les différents dispositifs que développent tous les secteurs". Il notera que la meilleure coordination devra se faire avant tout autour des objectifs. Il s'agit, affirme-t-il, de répondre aux préoccupations du monde rural, soit que l'aménagement en question devient une opération dynamique, et non pas une opération d'imposition de certaines règles aux populations. "Il y a une évolution à laquelle, il faut y travailler. Elle ne peut réussir que si tous les acteurs petit à petit prennent conscience des différents enjeux dans ce secteur ". Le ministre délégué au développement rural rappellera qu'en matière d'aménagement du territoire en milieu rural, il y a eu des ravages. Conséquence de la décennie noire traversée par le pays à partir de 1990. "Elle a causé des dégâts que nous voyons tous les jours. Maintenant, ce n'est pas qu'il y a ces problèmes, que nous devons nous arrêter, au contraire, cela doit nous aider à nous corriger, et à nous mettre dans une logique plus rationnelle pour permettre aux uns et aux autres de participer à la mise en œuvre des lois". M. Benaïssa réitère toute l'existence du monde rural et que le politique "veut que cet espace se développe et mette les moyens et notamment que les gens s'impliquent et se mettent en consultation". Une manière ajoute-t-il de rendre la crédibilité entre les représentants de l'Etat et les populations du monde rural pour ensuite se mettre dans une logique de mutualisation des efforts. Le membre du gouvernement est catégorique pour dire que le monde rural n'est pas synonyme de pauvreté, mais synonyme de potentialités et d'espoirs, "une réalité que nous vivons sur le terrain. On est en train de dire qu'il faut rapprocher tous les dispositifs pour que les gens aient des activités économiques, de l'emploi".