Le Conseil économique et social (Cnes), réputé pour ses notes de conjoncture très attendues par le monde des affaires, vu la teneur du travail effectué et basé sur une analyse d'experts de la sphère économique, est aujourd'hui appelé à jouer un autre rôle et sur de nouveaux fronts. Son vice-président, Mustapha Mekidèche, invité, hier, de la chaîne III de la Radio nationale, a considéré que la note de conjoncture n'est pas faite pour l'objectif que certains veulent lui donner : " se crêper le chignon avec l'exécutif ". Pour lui, le Cnes doit passer à une autre étape et ne pas se concentrer seulement sur l'élaboration de la note de conjoncture dont il a apporté sa contribution depuis des années qu'il travaille au Cnes. Mustapha Mekidèche estime nécessaire d'engager d'autres chantiers et travailler, par exemple, sur la gouvernance locale sachant que le président de la République a saisi le Cnes pour plancher sur cette question. Le Cnes, qui n'a pas renouvelé sa composante humaine depuis 1996, affirme son président, doit s'atteler justement sur ce dossier, et Mustapha Mekidèche reconnaît la difficulté de cette tâche, car "il n'est pas facile de régler la question de la représentativité", a-t-il dit. Le vice-président du Conseil ne donne pas la date de la prochaine publication de la note de conjoncture, préférant aborder l'autre dossier de l'heure, à savoir les états généraux de la société civile qu'organise depuis hier, à Alger, le Cnes. Une rencontre qui se veut d'abord un espace pour " restituer et libérer la parole de la société civile ". Le Cnes par la voix de son vice-président n'a pas pu inviter toutes les associations au nombre de 80 000, selon les dernières statistiques du ministère de l'Intérieur, mais a néanmoins, réussi à rassembler "340 associations de toutes les régions du pays qui participent aux 5 ateliers mis en place". De ces états généraux découleront des propositions qui seront consignées dans des procès-verbaux et pourquoi pas déboucher sur une " charte de la société civile", a souligné Mustapha Mekidèche, qui a tenu à souligner que le Cnes travaille depuis 3 mois sur cette rencontre. Il s'agit, poursuit-il, d'une " auto saisine du Cnes suite au printemps arabe ". Mustapha Mekidèche donne ainsi un aperçu sur des mouvements sociaux en Algérie et annonce que pas moins de " 700 mouvements sont enregistrés par mois ". D'où cette démarche de proposition initiée par le Cnes autour de plusieurs thèmes, tels que la gouvernance locale, la jeunesse ou encore le développement hors hydrocarbures. Sur cette dernière problématique, il a affirmé que le Cnes a ouvert un dossier sur la PME en cherchant une vision à long terme pour sortir de la dépendance vis-à-vis des recettes du pétrole.