La stratégie industrielle ne changera rien en matière d'accélération des négociations. L'élaboration de la stratégie industrielle ne permettra pas de sauver certaines entreprises «cliniquement mortes», notamment celles du textile et du cuir. C'est ce qu'a annoncé, hier, le vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), Mustapha Mekidèche, invité du forum de la Chaîne III «En toute franchise». «Nous pouvons considérer que ces entreprises ne pourront plus se redresser car le marché ne les accepte plus», a-t-il dit, faisant allusion à la capacité de production qui est très faible ainsi qu'à la qualité des produits. En revanche, l'objectif de cette stratégie industrielle est d'assurer le climat et les moyens nécessaires pour redresser certaines entreprises publiques, à l'exemple de la Société nationale de véhicules industriels (Snvi). La démarche qu'il faut adopter pour ce genre d'entreprises, expliquera M.Mekidèche, est le partenariat. Il est également question de développer d'autres branches porteuses à l'exemple de la sidérurgie, la mécanique et les cimenteries. Il est question, en outre, de développer le secteur des services, de promouvoir le capital humain qui est au coeur de cette stratégie. La réussite de cette stratégie sera basée, par ailleurs, sur les moyens financiers dégagés par l'Etat, le regroupement des ministères ainsi que sur le renforcement du dialogue avec les partenaires sociaux. Résumant les objectifs de ce projet, M.Mekidèche dira qu'il faut tenir compte également d'un cadre de référence, celui de la situation de l'industrie en Algérie et dans le monde, de l'innovation et de la compétitivité. La nouvelle stratégie se fonde sur un réajustement profond de structures industrielles existantes, s'appuyant sur la faculté des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité pour l'Etat de promouvoir un cadre flexible et efficient. Le but étant aussi d'attirer les IDE en Algérie, précise le représentant du Cnes, et de bénéficier de leurs externalités. Notons qu'un certain nombre de mesures concrètes est proposé pour promouvoir les IDE: suppression de visa d'entrée aux investisseurs étrangers, ouverture de couloirs et de guichets (PAF et Douanes) réservés aux investisseurs, développement de clusters et des pôles de compétitivité, installation d'antenne Andi au niveau des missions économiques algériennes à l'étranger, autorisation de l'acquisition de bons de Trésor par des étrangers, relèvement du taux d'exportation des devises pour les entreprises exportatrices, réduction des charges fiscales et sociales et suppression de l'impôt sur les bénéfices provenant des opérations d'exportation. Evoquant les négociations avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'invité de la Chaîne III reconnaîtra que la stratégie industrielle ne changera rien en matière d'accélération des négociations. «Nous sommes parmi les derniers pays à adhérer à cette organisation», a-t-il tenu à préciser, et les conditions d'accession sont de plus en plus draconiennes. «L'Algérie n'a pas de problème de démantèlement tarifaire», lancera-t-il avant de donner la vraie raison qui bloque cette adhésion. Les pays membres ne veulent pas, en fait, accepter le système de double prix de l'énergie appliquée par notre pays. «Il va falloir se battre pour cela car ce système est un avantage pour nous», a-t-il conclu.