ALGER - Des assises inédites de la société civile algérienne destinées à relancer les activités des organisations sociales et syndicales se sont ouvertes mardi à Alger mais sans la participation d'associations de l'opposition qui y voient une tentative de récupération de la contestation du régime. * Voulus par le président Abdelaziz Bouteflika, ces travaux de trois jours en présence de plus d'un millier de délégués de divers horizons au Palais des Nations sont largement ouverts, a insisté mardi à la radio Chaîne 3, Mustapha Mekidèche, vice-président des organisateurs de l'événement, le Conseil national économique et social (CNES), un organe consultatif. * * "L'objectif de ces premiers états généraux de la société civile est de restituer la parole aux associations et aux syndicats, reconnus, formels ou non formels, et leur donner un espace de discussions, un espace de libération de la parole", a déclaré M. Mekidèche, dont l'organisation est toutefois taxée par une partie de la presse et de l'opposition de porte-voix du pouvoir. * * Il a appelé à "des consensus minima, sur un certain nombre de problématiques lourdes que traverse le pays que ce soit l'économique ou le social", dans une conjoncture arabe marquée par une effervescence politique et sociale. * * "Le compromis politique n'est pas notre couloir", a cependant souligné M. Mekidèche. * * Lundi, cinq organisations de la société civile dont la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), le syndicat autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) -qui n'a pas été invité et représente pourtant des milliers de fonctionnaires- ont rejeté cette démarche. * * Elle n'est, selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion conjointe, qu'un moyen de gagner du temps et "d'absorber la contestation pour contourner l'exigence de changement exprimée par la société". * * Pour ces organisations, le principal rôle des représentants de la société civile est d'être "une force autonome de contestation, de proposition et de médiation d'une façon permanente, et non pas conjoncturelle à travers des rencontres-alibis de salons". *